Les masques d’hygiène ne font pas barrage au coronavirus, mais ils filtrent l’air vicié et peuvent protéger l’entourage en cas de refroidissement. Pour remplir leur mission, ces protections doivent avant tout épouser les contours du visage, être faciles à mettre et confortables au porter. Nous en avons soumis une douzaine à Sven Gerhardt, responsable de l’hygiène à la clinique zurichoise Bethanien. Ils étaient certes en rupture de stock dans les rayons au moment de mettre sous presse, mais mieux vaut savoir lequel choisir quand ils réapparaîtront.
Ergonomie pas toujours au top
L’étanchéité des masques (filtering face piece, FFP en anglais) est notée sur une échelle de 1 à 3. Les protections FFP2 et FFP3 sont censées être quasiment étanches; elles sont notamment utilisées en milieu hospitalier pour soigner les patients touchés par le coronavirus, le niveau FFP 1 étant le plus bas. Nous n’avons pas tenu compte de ces distinctions dans notre sélection et nous y avons aussi inclus des masques chirurgicaux qui ne sont pas notés.
Le masque Top Comfort de abc Dental SA remplit tous les critères, car il est facile à enfiler et épouse bien les contours du visage. Plusieurs protections ne sont, en revanche, pas étanches au niveau du menton ou des joues. D’autres sont dotées d’un pince-nez à former soi-même, mais qui ne convainc pas toujours, tel celui du modèle Artis. «Il ne tient pas en place, si bien que ce masque n’est pas étanche», constate Sven Gerhardt. Sur la protection AU 106015 de Lux Tools vendue chez Obi, l’élastique est distendu et l’accessoire a tendance à glisser.
Le masque le plus étanche ne sert à rien s’il est difficile à enfiler et inconfortable au porter. C’est le cas de la protection Health-Co Pharma qu’il faut déplier soigneusement avant l’usage. «Ce n’est pas pratique si on n’en a pas l’habitude», relève l’expert. De plus, ce masque exerce une pression sur le nez et il ne sent pas bon du tout. Quant au modèle 3M pour bricoleurs vendu chez Jumbo, il est petit et les bandes élastiques sont si courtes qu’elles scient la peau et tirent les cheveux: difficile de le supporter plus de quelques minutes.
La simplicité l’emporte
Finalement, ce sont les masques chirurgicaux à élastique les plus simples qui ressortent du lot. La protection Barrier/OP, dotée de bandelettes à attacher derrière la tête, remplit aussi très bien son rôle moyennant un peu d’adresse et d’habitude. Le seul point faible de ces protections est qu’on ne distingue pas du premier coup d’œil de quel côté il faut les mettre. «La face de couleur ou le logo doivent toujours être portés à l’extérieur», indique Sven Gerhardt.
Les porteurs de lunettes ne sont pas gâtés dans ce domaine, car les masques préformés remontent souvent trop haut pour que la monture pose correctement sur le nez. Ou alors, et c’est notamment le cas avec le AU 106 015 de OBI, les verres se couvrent tout de suite de buée, car l’air est chassé vers le haut à l’expiration. On contournera ces problèmes en optant pour les modèles chirurgicaux de Halyard et Medicom ou le Aura de 3M.
Si on porte un masque pour affronter les foules urbaines, il doit résister aux grosses averses: nous avons aspergé les protections avec de l’eau pour les tester sur ce point. A l’exception du modèle de Halyard qui s’est désintégré comme un mouchoir en papier, tous sont sortis indemnes de ce traitement.
La présence d’une valve sur certains modèles n’a eu aucun impact sur nos résultats. «Ce dispositif ne garantit pas une meilleure protection en soi», explique Sven Gerhardt. Il permet seulement de laisser passer l’air pour respirer avec des matériaux plus épais.
Le fabricant 3M précise que ces protections sont avant tout destinées au personnel médical ou travaillant dans les industries, qui y est habitué. Il conseille de s’exercer à les mettre et à les enlever et de tirer sur les bandes élastiques pour les adapter à la forme de la tête. 3M recommande encore d’opter pour un modèle plus adapté au besoin et précise que certains masques, que nous n’avons pas retenus dans cette sélection, sont spécialement conçus pour les porteurs de lunettes.
Katharina Baumann / chr / sh
Retrouvez ici notre dossier consacré au coronavirus.
Protéger les enfants
Les enfants sont a priori moins touchés par le coronavirus. Ils se transmettent cependant beaucoup plus de germes et peuvent donc facilement contaminer d’autres personnes. Trop grands pour eux, les masques ne sont généralement pas appropriés. «Il n’existe, de toute manière, pas de masque de niveau de protection FFP2 ou FFP3 pour les petits», relève Christoph Berger, chef du Service d’infectiologie et d’hygiène hospitalière de l’Hôpital pédiatrique de Zurich. Il est possible de leur mettre un simple masque chirurgical, en l’attachant bien derrière leur tête. L’idéal serait toutefois de les garder à la maison et de leur laver régulièrement les mains.