Le mois dernier, l’indice des prix à la consommation (IPC) a baissé de 0,4% par rapport à décembre, a révélé, ce matin l’Office fédéral de la statistique (OFS). Un recul principalement dû aux soldes dans l’habillement et à la baisse des prix des produits pétroliers. Pour rappel, l’IPC mesure l’évolution des prix de marchandises et services considérés comme représentatifs de la consommation en Suisse. Il est fondé sur un panier-type alimenté par 70 000 relevés de prix mensuels.
Bonjour gnocchis, adieu aubergines
L’Indice publié aujourd’hui est le premier après la révision opérée en décembre 2015. La démarche n’a rien d’extraordinaire: l’OFS dépoussière l’indicateur tous les cinq ans, dans le but de «garantir une bonne adéquation des résultats à la réalité des marchés et aux habitudes de consommation actuelles». Les principaux changements ont été effectués sur les techniques de relevé et le panier-type. Ce dernier a subi de nombreuses modifications. Certains produits, plus en vogue, ont été ajoutés, et d’autres supprimés en fonction des résultats de l’enquête sur le budget des ménages et des informations fournies par les associations professionnelles consultées.
Les résultats sont parfois surprenants. Parmi les nouveaux produits ajoutés en 2016, on trouve, ainsi, les mangues, les gnocchis de pomme de terre, les ventes aux enchères sur internet ou encore les bûches de bois. Mais d’autres ont été supprimés comme les pruneaux, les aubergines ou encore les séchoirs à linge!
En d’autres termes, les ménages consommeraient donc moins de pruneaux et plus de mangues. Et d’avantage de bûches de bois? «Nous les avions dans notre panier-type il y a dix ans, mais nous les avions enlevées car elles avaient perdu de leur importance à cause des pellets, explique Corinne Becker Vermeulen, de l'OFS. Nous avons décidé de les réintroduire».
Primes d'assurance maladie, pas de la conso!
Si les consommateurs peuvent se réjouir de la baisse de l’IPC, beaucoup n’ont pas pour autant l’impression de voir leur situation économique d’améliorer. La faute, en partie, aux primes d’assurance maladie, qui plombent les budgets des ménages mais restent exclues de l’indice. «Les primes ne sont pas de la consommation», répond Corinne Becker Vermeulen. Selon l’OFS, elles correspondent, en fait, à des transferts versés aux assurances par les ménages. Car en cas de dommage, ces versements sont restitués aux ménages en guise de réparation. Et l’OFS de conclure qu’«ils servent donc uniquement à financer une certaine consommation à venir et ne font pas partie de la consommation à proprement parler».
Mais comme les primes ont une influence majeure dans le budget des ménages, «il existe depuis 1999, un indice des primes d’assurance-maladie, qui est, notamment, utilisé en complément par les syndicats lors des négociations salariales», note Corinne Becker Vermeulen. Qui rappelle encore que «l’IPC n’est pas un indice du coût de la vie. Le panier-type ne comprend pas les dépenses de transfert comme les impôts, les cotisations sociales et les assurances sociales. Il n’y a, en fait, pas de volonté politique à créer un tel indice, qu'aucun pays n’en propose d'ailleurs à ma connaissance».
Sébastien Sautebin