Olivier* a longtemps été obèse. Puis il a adapté son alimentation et maigri peu à peu. Comment? Il a drastiquement réduit sa consommation de viande de porc. Ce lecteur de Ma Santé n’est pas une exception. Les études sont en effet toujours plus nombreuses à en attester: plus la consommation de viande est grande, plus le risque de surpoids augmente. Ainsi, selon une récente étude américaine, les grands carnivores ont en moyenne un indice de masse corporelle (IMC) de 28,8. A l’inverse, les végétaliens, qui se nourrissent exclusivement de produits végétaux, ont un IMC moyen de 23,6, soit une corpulence «normale». Cette différence s’explique simplement: une nourriture exclusivement végétale rassasie autant qu’un régime carnivore, tout en étant bien moins calorique. Les végétariens et végétaliens ne sont alors pas seulement plus minces, mais aussi en meilleure santé.
Plus de fibres pour moins de diabète
Cette alimentation réduit de moitié les risques de développer un diabète de type 2. Et cela, pour deux raisons: d’une part, grâce au fait qu’ils sont souvent plus fins que les autres et que la corpulence a une incidence directe sur le risque de diabète. D’autre part, grâce à leur régime végétal. Principalement composé de fruits, de légumes, de noix, de légumineuses et de céréales, il est plus riche en fibres. Or, les fibres réduisent le taux d’insuline et diminuent ainsi le risque de diabète.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, même les graisses comprises dans les menus végétariens sont bénéfiques pour la santé. Noix, huiles végétales, avocats ou encore olives: il s’agit pour la plupart de graisses insaturées que le corps assimile facilement et qui favorisent la baisse du mauvais cholestérol.
A l’inverse, les graisses animales, en particulier celles dont regorgent les saucisses ou le beurre, sont en général saturées: elles augmentent le taux de mauvais cholestérol. Ce dernier se dépose alors sur les parois des artères qui se retrouvent peu à peu obstruées, ce qui peut bloquer la circulation sanguine et, dans le pire des cas, provoquer un infarctus.
Spécialiste en médecine préventive au sein de la Haute école spécialisée bernoise, David Fäh le confirme: «privilégier les acides gras insaturés permet de réduire le risque de diabète, mais aussi d’autres maladies chroniques.» Il pense notamment aux pathologies liées à notre société d’abondance: surplus de graisse abdominale, hypertension, résistance à l’insuline ou encore mauvais métabolisme des graisses. Autant de troubles qui, une fois associés, se reconnaissent sous le nom de «syndrome métabolique».
Réduire les risques de cancer
Et ce n’est pas tout. Manger moins de viande, c’est aussi se protéger du cancer. Plusieurs études récentes ont en effet démontré que les végétariens et végétaliens ont 15% de risques en moins d’être atteints de cancer que les consommateurs de viande réguliers.
La viande transformée serait la plus problématique. Qu’il s’agisse de saucisses, jambon ou salami, la viande transformée est en général saumurée. Or, la saumure, solution aqueuse de chlorure de sodium, contient presque toujours des nitrites. Des substances utilisées à des fins de conservation, mais aussi parce qu’elles permettent de fixer la couleur rouge, ce qui rend les viandes plus appétissantes. Seul hic, les nitrites ne sont pas bons pour la santé. Ils se transforment en nitrosamines qui, elles, sont cancérigènes. Les nitrosamines se forment soit directement dans l’organisme, soit sous l’effet de la chaleur. C’est la raison pour laquelle l’ajout de nitrites est en principe interdit dans les saucisses à griller.
Lutter contre l’hypertension
Restent en dernier lieu tous ces experts qui saluent la bonne hygiène de vie des végétariens et végétaliens. Ils bougent davantage. Ils mangent plus de fruits et légumes. Ils fument et boivent moins. Bref, ils sont en meilleure santé. Dernier exemple en date: une étude américaine qui a démontré que les carnivores avaient une tension artérielle plus élevée que les végétariens, même lorsqu’ils faisaient plus de sport que ces derniers. Nous sommes définitivement ce que nous mangeons.
* Identité connue de la rédaction.
Luzia Mattmann / sh