Les gnocchis vendus au rayon frais des magasins sont bien pratiques. Prêts en un rien de temps, ils sont souvent composés des mêmes ingrédients de base: de l’eau, des flocons de pommes de terre, de la fécule de pomme de terre et de la farine de blé ou de riz. Voilà pour le côté face. Côté pile, certains contiennent aussi des substances indésirables, comme des pesticides.
Nous avons testé quatorze paquets de gnocchis de pommes de terre prêts à l’emploi, vendus en grandes surfaces. Bonne nouvelle: il existe des produits exempts de substances nocives et ce ne sont pas nécessairement les plus chers. Sur l’ensemble des articles analysés, huit ne posent pas de problèmes. Parmi eux, les gnocchis de pommes de terre de Nonna Mia (Lidl), M-Budget (Migros), Mmmh to cook (Denner) et Prix Garantie (Coop) font partie des moins chers du test.
En revanche, quatre paquets contenaient de l’antifongique propamocarbe. Il s’agit des gnocchis des marques Giovanni Rana, Garofalo, Anna’s Best, ainsi que Betty Bossi Naturaplan. Ce dernier produit affiche pourtant la mention bio.
Le propamocarbe est souvent utilisé dans l’agriculture pour remplacer le mancozèbe, un fongicide interdit depuis 2022. Selon la base de données sur les pesticides de l’Université anglaise du Hertfordshire, le propamocarbe est un perturbateur endocrinien.
Déjà dans les pommes de terre
Lors d’un précédent test réalisé directement sur des pommes de terre, nous avions trouvé du propamocarbe dans six produits sur quinze (lire «Pas de pesticides dans les patates bio» sur bonasavoir.ch).
Les valeurs mesurées étaient similaires à celles retrouvées dans les gnocchis. On peut en déduire que si des pesticides sont présents dans les matières premières, on risque de les retrouver dans les aliments qui en sont issus.
Les Gnocchi di patate d’Anna’s Best contenaient non seulement du propamocarbe, mais aussi du pyrimiphos-méthyle. Cet insecticide est censé protéger les céréales contre les coléoptères et les acariens après la récolte. Dans le corps humain, à long terme, il peut endommager les organes. Il faut cependant relever que les valeurs limites légales pour les différentes substances toxiques n’ont été dépassées dans aucun des produits testés.
Interpellée, Coop écrit qu’il est impossible de savoir comment le propamocarbe s’est retrouvé dans des gnocchis bio. Seules les matières premières bio prévues dans la recette ont été utilisées. Cependant, des clarifications supplémentaires sont en cours avec les fournisseurs. Lidl, de son côté, annonce que les gnocchis
Chef-Select ne font plus partie de son assortiment.
Petite dose de chlorate
Les analyses ont également décelé la présence de chlorate dans quatre produits. Cette substance est problématique car elle peut inhiber l’absorption d’iode. Des doses quotidiennes élevées peuvent perturber la capacité du sang à absorber l’oxygène et endommager les reins.
Ce sont les Gnocchi freschi di patate, de Giovanni Rana, qui contenaient le plus de chlorate, avec 0,1 mg/kilo. Cette valeur est toutefois nettement inférieure à la quantité journalière maximale recommandée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Cela signifie qu’il n’y a pas de danger immédiat pour la santé.
Le chlorate est toutefois aussi présent dans d’autres aliments de grande consommation, comme le montrent régulièrement nos enquêtes. Cette substance a, par exemple, été détectée dans des boissons végétales, des légumes surgelés, des raviolis asiatiques, du thé vert, des tomates en boîte ou des crevettes.
Julia Wyss / gc
Les critères du test
Un laboratoire alimentaire allemand a analysé 14 paquets de gnocchis achetés au rayon frais. Les critères pris en compte sont les suivants:
Pesticides
Le laboratoire a recherché environ 600 substances destinées à détruire les mauvaises herbes, les insectes ou les champignons. Beaucoup d’entre elles sont également nocives pour l’homme et nuisent à l’environnement. La présence de glyphosate et de son produit de dégradation, l’AMPA (acide aminométhylphosphonique), a également été analysée.
Chlorate, perchlorate
Ces substances se retrouvent généralement dans les aliments lorsqu’ils ont été en contact avec de l’eau contenant du chlore ou par le biais de désinfectants utilisés pour traiter les machines au cours du processus de production. Une ingestion prolongée de chlorate peut entraîner une carence en iode. Il en va de même pour le perchlorate. Ce dernier n’a pas été détecté dans les gnocchis analysés.
Toxines fongiques
Le laboratoire a recherché la présence de toxines produites par les moisissures (aflatoxines, déoxynivalénol, zéaralénone et ochratoxine A). Aucune n’a été retrouvée dans les gnocchis.