Les arnaques construites autour du site Paypal sont innombrables. La dernière en date vient de toucher deux lecteurs, à quelques jours d’intervalle.
Sarah met en vente une robe de soirée sur anibis, un site suisse de petites annonces. Une internaute s’y intéresse et lui demande si une livraison postale à Genève est possible. Notre lectrice répond positivement, dès qu’elle aura reçu le paiement du prix, soit 200 fr. Elle reçoit rapidement un avis de PayPal comme quoi l’argent a été versé à son nom et qu’il lui sera transféré dès qu’elle aura transmis le numéro du colis. Tout ça dans un français plus qu’approximatif, «mais bon, commente Sarah, par les temps qui courent…».
Mais notre lectrice n’a pas le temps d’envoyer la robe que, déjà, elle reçoit un message de PayPal exigeant qu’elle verse une caution de 600 fr. dans les deux heures pour toucher son dû, car le compte de l’acheteur est en France et non en Suisse… Flairant l’arnaque, elle refuse et reçoit alors un flot de menaces de poursuites judiciaires et d’injures tant de l’acheteuse présumée que du soi-disant directeur de PayPal! In fine, elle s’en sort quand même bien.
Nathalie ne peut pas en dire autant… Même scénario: quelqu’un paie soi-disant via PayPal pour un bien mis en vente sur un site de petites annonces un montant de 135 fr. Seulement, elle, envoie le colis! Mais, là aussi, PayPal exige alors le versement d’un caution 600 fr. pour «authentifier le compte», qu’il promet de reverser avec la somme reçue pour l’objet vendu. L’arnaque semblant alors évidente, elle tente de bloquer le colis, en vain! «J’ai donc perdu mon bien, mes frais de port, mon temps, ma patience et ma fierté!» nous écrit-elle dépitée.
On s’en doute: PayPal n’est pour rien dans tout cela. Les adresses utilisées ([email protected], [email protected], etc.) appartiennent à des escrocs qui se fichent pas mal d’acheter quoi que ce soit. Les paquets doivent d’ailleurs, parfois, être adressés à des personnes bien réelles, mais étrangères au fait… Ce sont les soi disantes cautions qui les intéressent et, visiblement, ça marche, puisque même le SCOCI (Service fédéral de coordination de la lutte contre la criminalité interne) s’est fendu d’un avertissement concernant une procédure quasi identique après de nombreuses plaintes.
On ne le répétera donc jamais assez: faites preuve de la plus grande prudence dès qu’un correspondant tente d’imposer ses conditions dans le cadre d’une transaction. Au moindre doute, laissez tomber! Et signalez le cas au SCOCI via son formulaire en ligne, ainsi qu’aux exploitant du sites de vente afin qu’il prenne les mesures nécessaires pour protéger les autres personnes de l’escroquerie.
Christian Chevrolet