Faire la vaisselle à la main est une corvée qui peut s’avérer plus ou moins fastidieuse selon l’efficacité du détergent utilisé. Notre test, qui porte sur douze produits dont les prix varient entre 80 centimes et 10 fr. le litre, montre de grandes différences.
La moitié des liquides de notre échantillon s'avère soit vite essoufflée face à la saleté fraîche, soit faible contre la saleté sèche, dans certains cas même les deux.
Les choses se gâtent encore face à la saleté sèche. Sur ce critère, les détergents de Held, Palmolive – les deux les plus chers du test – Denner et Tandil sont jugés «insatisfaisant», car ils n’ont pas réussi à enlever correctement au moins deux des trois sortes de restes collés sur les plaques du test (lire «Les critères du test»). Le Plus Oeco Power et le W5 Eco Agrumes s’en sortent tout juste avec un «satisfaisant».
Le produit de Pril, en revanche, tire son épingle du jeu. Le Kraft-Gel est le seul à éliminer aussi bien la graisse et les protéines séchées. Son secret: il contient des enzymes qui séparent les molécules. Selon l’Office fédéral de l’environnement, les enzymes sont «en règle générale facilement biodégradables et modérément toxiques pour les organismes aquatiques». La prudence est toutefois de mise, car les enzymes peuvent causer des réactions cutanées ou des difficultés respiratoires chez les personnes sensibles. Les produits qui en contiennent doivent le déclarer sur l’emballage.
Aldi explique la dernière place de son Tandil, en faisant remarquer qu’il s’agit d’un produit écologique et que ces derniers ne sont pas comparables aux produits conventionnels. Henkel, le fabricant de Pril, dit qu’il s’attendait à un plus grand nombre d’assiettes propres. Coop affirme vouloir étudier les résultats et s’en servir lors du développement des produits. Migros indique prévoir de retravailler la recette se son Handy.
Les critères du test
Le laboratoire SGS Institut Fresnius à Taunusstein, en Allemagne, a testé pour nous 12 liquides vaisselle. Voici comment les experts ont procédé:
1. Saleté fraîche
Les experts ont commencé par enduire des assiettes plates d’un mélange de graisse végétale, de beurre, d’huiles d’olive et de tournesol, de suif de bœuf, de saindoux, de crème fraîche, de margarine, de farine de blé, de lait en poudre, d’eau et de colorant. Pour contrôler l’efficacité contre la graisse, la part des matières grasses était plus élevée et, pour le test de l’amidon, les matières amidonnées avaient le dessus.
Ensuite, ils ont fait chauffer 5 litres d’eau à 45 degrés auxquels ils ont ajouté du détergent selon les doses indiquées sur la bouteille.
Ils ont frotté une assiette après l’autre à l’aide d’éponges en effectuant 20 tours sur le devant et 6 tours derrière. Et ce, jusqu’à ce que la couche de mousse sur le liquide de lavage ne se referme plus pendant au moins 15 secondes, partant du principe que les consommateurs remettent du produit lorsqu’il n’y a plus de mousse. Plus d’assiettes sont lavées, plus le liquide est considéré comme efficace.
2. Saleté sèche
Les experts ont enduit des plaques d’acier inoxydable d’une masse à base de pâtes – pour le test de l’amidon – d’un mélange huileux – pour la graisse et de viande de poulet – de blanc d’œuf et d’huile – pour le test des protéines. Ils ont fait sécher la saleté à haute température. Ils ont ensuite mis du produit dans un litre d’eau à 60 degrés et ont laissé tremper les plaques pendant 10 minutes. Un robot a ensuite passé une éponge imbibée d’eau de lavage sur les plaques à raison de 20 mouvements de nettoyage par minute. Au final, la propreté des plaques a été évaluée après 20 mouvements pour la graisse et l’amidon et 100 mouvements pour les protéines.
Réduire l’impact écologique de la vaisselle à la main
Plusieurs produits de notre test se targuent d’un attribut «écologique». Il faut savoir que les termes «écologique» ou encore «facilement biodégradable» ne sont pas définis dans l’Ordonnance sur les produits chimiques, indique l’Office fédéral de l’environnement. En réalité, aucun produit vaisselle n’est véritablement bon pour l’environnement. Mais, en suivant quelques règles, on peut réduire l’impact de la vaisselle pour la nature.
- Jeter les restes de nourriture dans la poubelle ou les biodéchets mais pas dans l’évier.
- Laver la vaisselle quand les saletés sont encore fraîches ou, au moins, la rincer à l’eau froide en attendant.
- Faire tremper la saleté sèche dans de l’eau chaude avec un peu de produit.
- Ne pas laisser couler l’eau en faisant la vaisselle.
- Remplir l’évier avec de l’eau aussi chaude que possible.
- Y placer la vaisselle de façon à ce que le plus de pièces possibles aient de la place et soient recouvertes d’eau.
- Utiliser des aides efficaces, comme des éponges et des brosses.
- Utiliser aussi peu de détergent que possible.