La rengaine est la même dans de nombreuses pharmacies: de plus en plus de médicaments sont en rupture de stock. La situation touche tout particulièrement les génériques. Ces copies de médicaments originaux contenant la même substance active ont l’avantage d’être beaucoup moins chers. Mais, lorsqu’ils sont indisponibles, les patients n’ont d’autre choix que de se rabattre sur les originaux. Des médicaments facturés encore plus lourdement depuis le début de l’année.
Jusqu’à fin 2023, la quote-part payée de la poche des assurés pour les préparations originales au catalogue de l’assurance de base était de 20%. Elle s’élève désormais à 40%, comme l’a décidé le Conseil fédéral. Pour les génériques, la part que les patients doivent payer eux-mêmes reste à 10%.
Surcoût de 1000 fr.
Fin janvier, Intergenerika, faîtière des fabricants de génériques, a vérifié la disponibilité de 122 médicaments génériques en pharmacie. Résultat: seuls 57 d’entre eux peuvent être fournis sans problème. Selon Intergenerika, 63 médicaments génériques sont temporairement indisponibles dans de nombreuses pharmacies.
Pour deux traitements, aucun générique n’est actuellement disponible en Suisse. Il s’agit, entre autres, de la préparation originale Gilenya, un médicament très répandu contre la sclérose en plaques. Une boîte de 28 comprimés pelliculés coûte 1454.05 fr. A titre de comparaison, le prix du générique Fingolimod, coûterait 453.70 fr. Soit plus de 1000 fr. de moins.
Vérifier la quote-part
Que peuvent faire les patients obligés de se procurer en pharmacie un médicament original, plus cher, en l’absence d’un générique? L’Office fédéral de la santé publique répond: «La seule possibilité est de vérifier le décompte produit par la caisse maladie.» Les assureurs maladie ne devraient débiter que la quote-part du générique indisponible, soit 10%.
Conseil: Lors de l’achat d’une préparation originale, les patients devraient se faire confirmer par écrit par la pharmacie ou le médecin qu’aucun générique n’était disponible.
Anja Schelbert / gc