Les journées s’allongent, les températures s’adoucissent et Pâques est déjà derrière nous. Les vacances d’été pointent à l’horizon. Mais se projeter n’est pas simple, à l’heure où les incertitudes sont si nombreuses. Et si un test positif au Covid ou une mise en quarantaine empêchait le départ? Et si on tombait malade sur le lieu des vacances? En temps normal, les assurances voyages offrent une protection. Mais qu’en est-il en temps de pandémie?
Tout d’abord, il faut savoir que les assurances voyages considèrent la crise du coronavirus comme un élément préexistant. «Certaines annulations de voyages ou des incidents se produisant au cours du voyage à la suite du Covid-19 ne sont plus objectivement inattendus ou imprévisibles», mentionne la fiche d’information de L’Européenne assurances voyages (ERV), sur le Covid-19. En clair, il ne faut pas compter sur un remboursement si on annule son voyage parce qu’on a peur ou si le pays de destination ferme ses frontières. Les assurances estiment que les risques sont désormais connus de la population.
Berne déconseille les voyages
Et ce, d’autant plus que, depuis le 28 octobre dernier, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) recommande de renoncer aux voyages non urgents à l’étranger. Certaines assurances n’accordent donc pas de prestations pour les voyages réservés après cette date. Zurich, par exemple, ne prend en charge que les frais d’annulation liés à un test positif au Covid qui empêcherait le départ ou le retour. En revanche, ni un départ annulé, ni un retour repoussé à cause d’une quarantaine ne sont couverts si le voyage a été réservé après le 28 octobre dernier.
Quarantaine individuelle ou générale?
L’assurance La Voyage le résume bien: «La mise en danger volontaire n’est pas couverte.» Les assurés ne peuvent compter sur une couverture que si la destination ne se trouvait pas dans la liste des pays à risque émise par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), ni ne présentait des restrictions ou une quarantaine obligatoire au moment de la réservation. Le livret ETI lie aussi ses prestations à la liste de l’OFSP. Si la destination s’y trouvait au moment de réserver, sans discontinuer jusqu’au départ, la couverture est réduite.
La situation est différente en ce qui concerne les quarantaines individuelles, ordonnées à la suite d’un contact avec une personne infectée. Certaines assurances les couvrent. C’est le cas de Helvetia ou encore d’Allianz. Dans cette situation, l’assuré a droit à une couverture au même titre que s’il était empêché de voyager par une maladie. A la Vaudoise, en revanche, pas de couverture, car «la personne n’est pas malade».
Grippe oui, Covid-19 non
Autre critère à prendre en compte: la date de conclusion de la police d’assurance. Chez Axa, CSS et La Mobilière, les polices conclues respectivement à partir du 13 et du 16 mars 2020, soit à la suite de la déclaration de la pandémie par l’OMS, contiennent des restrictions sur les événements liés au coronavirus. La Mobilière se montre la plus restrictive. Depuis le 16 mars 2020, elle différencie le Covid-19 des autres ennuis de santé qui empêcheraient le voyage. Un assuré testé positif au Covid-19 avant le départ ne se verra pas rembourser, alors qu’il le serait s’il était cloué au lit par une grippe.
La Voyage fait aussi une différence entre test positif et maladie. L’assuré n’est couvert que si les symptômes du Covid le rendent dans l’incapacité de voyager. Un simple test positif n’est pas suffisant.
Axa et CSS gèrent le test du Covid comme n’importe quelle autre maladie, et donc prévoient le remboursement d’un voyage qui ne peut pas avoir lieu pour cette raison. En revanche, une mise en quarantaine n’est pas couverte par les polices postérieures au 13 mars 2020.
Plusieurs assureurs soulignent que la couverture se décide au cas par cas, étant donné la nouveauté de la situation. On l’aura compris, cette année encore plus que d’habitude, il est primordial de se renseigner sur les restrictions en vigueur pour la destination souhaitée avant de réserver.
Sandra Porchet