Chaussettes en nylon, crème à base de cire d’abeille, pansements… tous les moyens sont bons pour éviter les cloques aux pieds. Chacun compte son lot d’avantages et d’inconvénients, comme le montre notre comparatif (voir tableau).
De la laine et du néoprène
Les chaussettes de randonnée en laine de mérinos sont une option de premier choix. Tel est en tout cas la conclusion d’un test réalisé par le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche auprès de 37 volontaires. Ces derniers ont particulièrement apprécié deux points. Primo, la respirabilité de la laine mérinos qui garde les pieds plus au sec et au frais que les fibres synthétiques, notamment celles à base de polypropylène. Deuxio, le confort, bien meilleur qu’avec d’autres modèles. A commencer par ceux en laine d’autres moutons ainsi qu’en tissu synthétique.
Moins adaptées, ces matières «gardent l’humidité et adoucissent la peau, ce qui favorise les ampoules», confirme la dermatologue Bettina Schlagenhauff. Cette dernière déconseille aussi de porter deux paires de chaussettes l’une sur l’autre: «Cela a tendance à augmenter la formation de plis.»
Deux options viennent compléter la catégorie des socquettes: les chaussettes double couche ainsi que les chaussettes en néoprène. Rien à redire sur les premières. A l’inverse, on peut reprocher aux secondes leur manque de respirabilité, avec le risque de retenir l’humidité. Elles ont néanmoins le mérite de bien tenir aux pieds, ce qui évite les frottements notamment au niveau des talons.
Du «tape» et des pansements
Moins durables, les pansements n’en restent pas moins une option. Et pour cela, nul besoin de se ruiner: un simple bandage adhésif, mieux connu sous son nom anglais de «tape», suffit amplement. 128 coureurs de fond en ont fait l’expérience. Mandatés dans le cadre d’une étude américaine publiée en 2016 dans le Clinical Journal of Sports Medicine, ils se sont d’abord répartis en deux groupes. Seuls les premiers se sont protégé les pieds, à l’aide d’un ruban adhésif comparable à celui utilisé par les peintres. Résultat, ils ont présenté 40% d’ampoules en moins que les autres.
Guide de randonnée, Andreas Haerle recommande, quelle que soit la méthode choisie, de «ne pas attendre trop longtemps, lorsqu’il y a une pression sur les pieds.» Si une cloque s’est déjà formée, mieux vaut privilégier les pansements anti-ampoules. Ils absorberont mieux l’humidité de la plaie, tout en la protégeant.
De la crème en prévention
Pour ne pas en arriver là, les personnes sujettes aux cloques veilleront à préparer leurs pieds à la randonnée. Comment? En les hydratant avec une crème à base d’urée. Disponibles en pharmacies pour moins de 10 fr., les produits de Sidas et Pjuractive sont particulièrement efficaces. L’idéal est de crémer ses pieds le soir, de dormir avec des chaussettes puis, au réveil, de bien laver ses pieds avant de les frotter avec un linge de bain. Moins coûteuse, la vaseline est aussi moins adaptée. Elle a tendance à ramollir la peau, lorsque celle-ci transpire. Mieux vaut donc opter pour un stick et/ou une crème anti-ampoules.
Sidas souligne que sa crème augmente les mécanismes de défense de la peau et la rend plus élastique, ce qui protégerait contre les ampoules. Quant à Pjuractive, elle précise que l’efficacité de son gel découle du film protecteur et respirant qu’il forme sur la peau.
L’art de lacer ses chaussures
Toutes ces mesures se révèlent utiles à condition de choisir une bonne paire de chaussures.
Andreas Haerle conseille de veiller à ce que le talon soit bien calé et à ce qu’il y ait un espace suffisant devant les orteils. Il recommande vivement de tester des chaussures neuves avant de se lancer dans une longue randonnée. Il appuie enfin sur l’importance de les lacer correctement: «En cas de longue montée, les chaussures doivent être bien serrées au niveau du cou-de-pied, mais plutôt lâches au niveau de la cheville. A la descente, c’est l’inverse.» La plupart des chaussures ont d’ailleurs un œillet qui permet une telle dissociation.
Luzia Mattmann / sh
Conseil: doublure cuir
En cas de nouvel achat, opter pour une paire de chaussures pourvues d’une doublure intérieure en cuir. Un tel modèle prend en général mieux la forme du pied, est plus agréable à porter et plus respirant que ceux qui sont dotés d’une doublure synthétique. Les chaussettes s’y glisseront par ailleurs plus facilement.