Les dix shampoings que nous avons testés sont censés protéger les colorations contre l’affadissement et garantir un éclat prolongé. Nos résultats montrent que leur efficacité est, au mieux, tout juste satisfaisante et, le plus souvent, tout simplement insatisfaisante.
La comparaison avec un shampoing pour cheveux normaux a aussi réservé une surprise: le Daily Care de la marque I am de Migros préserve un poil mieux les couleurs que les meilleurs produits protecteurs achetés (voir tableau)! Le Daily Care avait remporté notre test pour cheveux normaux en 2015, basé sur d’autres critères (lire «Brillants mais pas au poil!» sur bonasavoir.ch). Son effet protecteur est toutefois loin d’être parfait, puisqu’il a diminué aussi après six lavages.
Marketing et réalité
Les deux produits en tête du classement, le Nivea Color Protect, suivi du Cien Color & Shine, obtiennent une note à peine «satisfaisant», les autres sont jugés «insatisfaisant», ou même carrément «mauvais» pour le Coop Naturaline Color. Leur efficacité, lors de notre test, a été bien moindre que celle revendiquée par les marques.
Syoss, par exemple, affirme sur son site que son Color «préserve l’intensité de la couleur jusqu’à douze semaines». Le fabricant précise qu’il s’agit d’«une mesure instrumentale après 30 utilisations régulières» qui a été réalisée dans ses laboratoires. Pourtant, le résultat nous a déçus après six lavages déjà. Il serait peut-être plus approprié de mentionner que la protection des couleurs dure jusqu’à deux semaines.
Dans la pratique, se laver les cheveux moins souvent sera plus utile que l’utilisation de ces shampoings. Il convient, surtout, d’attendre 48 heures après la coloration, car les pigments ont besoin de temps pour se fixer. En été, un chapeau protège aussi contre la perte de la couleur. Enfin, on évitera d’utiliser un sèche-cheveux, car la chaleur abîme le poil.
Gare aux allergènes!
Le laboratoire a également traqué les parfums susceptibles de déclencher des réactions allergiques. Il en a trouvé dans six des dix produits. Cinq d’entre eux contiennent même des substances potentiellement très allergènes. Ils ont été pénalisés d’un point et le sixième d’un demi-point.
L’Oréal écrit que la protection de la couleur «est le résultat de l’utilisation régulière du shampoing en combinaison avec un soin rinçage». Lidl déclare que la préservation de la coloration ne constitue pas un argument de vente particulier pour son Color & Shine. Selon Pantène, l’eau est le principal élément responsable de la décoloration. Le rôle principal du shampoing réparateur ne serait pas de protéger contre cette dernière, mais d’améliorer l’éclat des couleurs.
Même constat en Allemagne
Le magazine allemand Stiftung Warentest a testé quinze shampoings protecteurs en août 2019. Leurs résultats ont été encore pires que les nôtres. La raison: les cheveux ont été lavés douze fois au lieu de six et ont été soumis à de la lumière UV. Toutefois, les différences avec notre test ne sont pas majeures. Cela s’explique par le fait qu’une bonne partie de la couleur est perdue lors des premiers lavages.
Lukas Bertschi / seb
Les critères du test
Le Laboratoire SRS Fresenius de Wörgl (A) a testé dix shampoings protecteurs de couleur selon les critères suivants.
Préservation de la couleur:
Les experts ont appliqué une teinture rouge foncé professionnelle sur des mèches de cheveux naturels décolorés, avant de les soumettre à six cycles de lavage. A chaque fois, il s’agissait de faire mousser le shampoing pendant une minute, le laisser agir deux minutes, puis le rincer durant une minute. L’opération a été répétée deux fois par cycle. Les spécialistes ont ensuite évalué visuellement les différences entre les cheveux lavés et des mèches qui ne l’ont pas été. Ils ont également utilisé un appareil pour mesurer les changements de ton. Chaque shampoing a été noté sur la base de trois mèches.
Présence d’allergènes:
Le laboratoire a recherché vingt-six parfums susceptibles de provoquer des allergies. En cas de présence supérieure à 100 mg par kilo, le shampoing a été pénalisé de 0,5 point et d’un point lorsqu’il s’agissait d’une substance potentiellement très allergène.