Maux de tête, vertiges, irritations de la peau et des organes respiratoires: les masques hygiéniques dégagent des substances qui, longuement inhalées, peuvent se révéler nocives pour la santé. Nos collègues de K-Tipp ont mandaté un laboratoire allemand spécialisé dans l’analyse des traces organiques afin de voir si des polluants émanaient de 20 marques de masques, en dessous des 40 degrés ambiants. Tous les produits ont été testés directement au déballage. Constat principal: les différents FFP2 dégagent, à cause de la plus grande épaisseur du filtre, les quantités les plus élevées d’hydrocarbures ou autres résidus chimiques issus du processus de fabrication des masques, qui a lieu en Asie.
D’après la base de données de l’Agence européenne des produits chimiques, certaines substances découvertes n’excluent pas non plus les risques de maladie chronique. Les diméthylacétamide, styrène et toluène, solvants organiques retrouvés dans quantité de produits, sont soupçonnés de nuire à la fertilité des femmes et aux enfants à naître et la naphtaline retrouvée dans l’un des types de FFP2 vendus chez Migros favoriserait le risque de cancer.
Heureusement, la teneur en polluants reste modeste: selon le masque, entre 0,02 mg (pour ceux vendus dans les automates Selecta) et 0,24 mg. Selon le Colette Degrandi, toxicologue à Tox Info Suisse, il faut surtout faire attention à la durée d’exposition. Les personnes qui conservent les masques plus longtemps que recommandé par les autorités sanitaires feraient mieux de ne pas dépasser les prescriptions (quatre heures au maximum).
Pour réduire les risques, vertiges et autres, on peut également laisser reposer les masques neufs à l’air libre et au soleil, la chaleur dégageant les polluants. Aérer les masques permettrait de réduire ces substances, confirme Colette Degrandi. D’autres experts recommandent de les placer durant une demi-heure dans un four ventilé et réglé à 50-60 degrés. En lavant les masques en tissu, on se débarrasserait aussi du gros de ces substances.
gda