Quand on atteint la soixantaine, la manière dont on perçoit le 2e pilier a une grosse influence sur les années à venir: vaut-il mieux toucher une rente à vie ou retirer son capital? Irrévocable, cette décision est lourde de conséquences.
Sur le plan légal, on peut retirer, au minimum, le quart du capital de prévoyance obligatoire, soit 25%. Les règlements de certaines caisses de pension mettent la barre plus haut: il faut se renseigner auprès de son institution. La loi permet en outre de retirer tout le capital lorsque la rente de vieillesse servie est inférieure aux 10% de la rente AVS minimale. Il faut vérifier le délai à respecter avant cette opération: selon la caisse, il peut atteindre trois ans.
Les deux options obéissent à des logiques opposées. Chacune a ses avantages et ses inconvénients.
Garantie à 100%, la rente
La rente offre stabilité et sécurité. On sait exactement ce qu’on va toucher et ce qui reviendra au conjoint survivant en cas de décès: en général, 60% de la rente de vieillesse. Le taux de conversion est de 6,8% sur la part obligatoire, ce qui garantit un rendement intéressant pour les avoirs modestes. «Quand le capital est inférieur à 400 000 fr., c’est souvent une solution intéressante», relève Roland Bron, directeur de VZ VermögensZentrum pour la Suisse romande.
Elle le sera d’autant plus si on vit longtemps, puisque la rente est versée jusqu’au décès. Sur le plan fiscal, la pension est imposée comme un revenu.
Ses inconvénients: les versements réguliers n’offrent aucune flexibilité financière. De plus, en cas de décès, le capital reste à la caisse de pension et les enfants majeurs n’ont droit à rien.
La vie à pleines dents
Le retrait du capital a l’avantage de la souplesse: on peut par exemple s’offrir un grand voyage. Sur le plan fiscal, une taxe unique frappe le retrait selon le montant en jeu et la commune de domicile (entre 2% et 15%). Le capital sera ensuite assimilé à la fortune.
Cette option implique d’être familier des placements bancaires. Elle est intéressante fiscalement si on a une bonne situation financière (voir tableau). Dans cet exemple, avec un capital de 500 000 fr., on dégage un bénéfice de 3175 fr. par an, ou 265 fr. par mois: de quoi mettre du beurre dans les épinards à condition, toutefois, de dégager un rendement de 2,5% sur le capital.
Formule moitié-moitié
En optant pour un compromis, on pimentera le début de la retraite, tout en assurant un minimum de sécurité pour ses vieux jours. Il faut aussi le signaler assez tôt à la caisse de pension.
Claire Houriet Rime
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