Tenter de contrer les krachs boursiers ou, tout simplement, se démarquer de la concurrence: quel que soit le but visé, les sociétés de gestion font preuve d’une imagination diablement féconde pour développer de nouveaux produits. De quoi faire fantasmer les aventuriers en quête du filon qui les fera devenir millionnaires. Attention toutefois: les fonds de placement hors du commun ne sont pas sans risques. Ils sont par conséquent destinés à des investisseurs avertis. Petit florilège non exhaustif et totalement subjectif.
Miser sur Satan
Comme le dit l’adage, le crime ne paie pas. En revanche, le vice peut rapporter gros, lui! Les investisseurs n’ayant que faire des valeurs saintes et de la moralité peuvent ainsi faire fructifier leurs économies en les plaçant dans le Vice Fund, alias Vicex, qui investit dans l’armement, l’alcool, le jeu et le tabac. Et ça marche du feu de Dieu! Le fonds affiche en effet un rendement de 32,55% sur un an, de 20,06% sur trois ans et de 20,62% sur cinq ans, selon le site de Bloomberg.
Investir sans pécher
Si, au contraire, les valeurs du christianisme sont fondamentales pour vous, tournez-vous vers le db x-trackers STOXX Europe Christian Index ETF. Il affiche une performance de 16,8% sur un an. Son objectif? Répliquer l’indice du même nom. Lancé à Zurich, en 2010, l’indice en question est le premier du genre en Europe.
Il regroupe quelque 530 entreprises dont Roche, Nestlé ainsi que des multinationales pétrolières à l'instar de BP et de Shell, considérées comme vertueuses, au sens chrétien du terme seulement. Comprenez: elles ne tirent aucun profit de la pornographie, de la vente d’armes, du tabac, des produits contraceptifs et des jeux d’argent.
Les papis ont la cote
Ce n’est pas un scoop, la population vieillit en Europe, comme en Suisse d’ailleurs. Certains gérants ont donc fait le pari d’exploiter cette évolution démographique. Le LO Funds-Golden Age (CHF) MA, par exemple, cible les sociétés tirant parti du vieillissement de la population. Les technologies, les biotechnologies ainsi que les équipements de soins et les prestations non médicales destinées aux séniors y occupent une place de choix. Le fonds affiche une performance annualisée de 11,03% sur trois ans.
Les ados aussi!
Les ados, ça coûte cher, mais ça rapporte aussi! Le Monetta Young Investor Fund (MYIFX) investit dans des entreprises familières des adolescents, dans l’optique de leur enseigner les joies de la finance. Créé en 2006, le fonds a rapporté 32,4% l’année dernière, 15,46% en trois ans et 25,88% sur cinq ans.
Dis chéri, tu m’offres un diamant?
Dans la catégorie des placements atypiques, on connaissait déjà le vin. Voici maintenant les diamants. Lancé il y a tout juste deux ans, le Fonds Divine Jewels a dégagé une performance de 8,22% en 2012 et de 6,86% depuis sa création. Il compte avec une part en diamants de 30% au minimum, le solde étant placé en bijoux anciens et en pierres précieuses. Mais n’entre pas dans ce fonds qui veut: la mise de départ est, en effet, fixée à 125 000 fr.!
Et pourquoi pas un container?
Diversifier son épargne en investissant dans un container, voilà ce que propose le Fonds commun de placement à risque Capital Container (FCPR). Le principe est simple: avec l’argent récolté, le fonds acquiert un portefeuille de containers qui seront ensuite loués à des compagnies maritimes pour une durée déterminée (10 ans) et à taux fixe. L’investisseur connaît donc à l’avance la rentabilité de son placement, de l’ordre de 7%. Montant minimal de la souscription: 30 000 €.
LGBT-Friendly
La finance LGBT-Friendly, ça existe aussi! En octobre dernier, Credit Suisse a lancé un indice LGBT (Lesbien, Gay, Bisexuel et Transgenre). Il mesure les performances de 200 entreprises américaines particulièrement respectueuses des droits et des libertés des homosexuels et transgenres. Il est associé à un portefeuille spécifique comprenant des valeurs gay-friendly: le Credit Suisse LGBT Equality Portfolio. Celui-ci n’est accessible, pour l’instant, qu’aux clients américains de la banque et le seuil d’investissement minimal est fixé à 250 000 dollars.
Chantal Guyon