«Ma fille a changé d’orientation cet été, elle avait besoin d’un coup de pouce avant la reprise des cours.» Comme Ingrid, lectrice genevoise de Bon à Savoir, de nombreux parents soucieux des résultats scolaires de leur enfant ont déjà jeté un œil à la plateforme de soutien en ligne Superprof.ch. Ce site propose des cours privés de math, d’anglais, de biologie, mais aussi de guitare, de chant ou de couture.
Chercher le «profil idéal», rien de plus simple: il suffit d’entrer la matière désirée et le lieu où l’on se trouve. Apparaît alors une galerie de profs avec, en principe, leur tarif horaire et le mode d’enseignement: face à face, via webcam ou les deux. Ne reste plus qu’à contacter directement la personne de son choix. Enfin presque… Il faut d’abord souscrire au PassEleve, ce qui suppose d’enregistrer ses coordonnées bancaires. Cet abonnement mensuel, censé couvrir les frais du site, coûte la coquette somme de 59 fr. Ce montant n’est toutefois débité que si le professeur choisi est disponible, selon les conditions exposées par Superprof.ch.
Propositions non sollicitées
La réalité a été un peu plus expéditive pour Ingrid. «L’an dernier, j’ai repéré un profil qui m’a plu, j’ai contacté cette personne, mais elle a décliné. Dans la foulée j’ai reçu de nombreuses offres non sollicitées d’autres professeurs qui ne m’intéressaient pas. J’ai eu le sentiment qu’on voulait me pousser à prendre un enseignant à tout prix. Par politesse, j’ai répondu au premier qui s’est manifesté pour signifier mon refus, mais Superprof m’a prélevé 59 fr.!»
Cet été, rebelote. Ingrid contacte un prof, qui s’avère indisponible. Elle reçoit de nombreuses sollicitations d’autres enseignants, sans jamais donner suite, cette fois-ci. «Eh bien, Superprof m’a tout de même débité le montant du PassEleve!», s’indigne-t-elle. Explication de la plateforme dans un échange d’e-mails: «Plusieurs professeurs ont confirmé leur volonté de programmer des cours avec vous.» Ingrid, pourtant, n’avait pas exprimé la moindre volonté de programmer des cours avec eux…
Dans les deux cas, le site Superprof a accepté de rembourser les 59 fr. Après avoir, tout de même, demandé à Ingrid de s’expliquer sur les raisons pour lesquelles elle ne souhaitait pas continuer avec les professeurs proposés.
Abonnement renouvelé d’office
Mieux vaut donc être attentif lorsque l’on s’inscrit sur Superprof.ch et vérifier que son compte bancaire n’a pas été débité, si on a renoncé à enrôler un enseignant. A noter encore que le PassEleve est un abonnement qui se renouvelle automatiquement de mois en mois, à moins que l’abonné ne le suspende lui-même (cliquer sur le bouton «suspendre» dans son espace client). Sans cela, la plateforme Superprof continuera à encaisser 59 fr. par mois, même si le contact avec le professeur est établi et qu’on le paie directement.
D’autres sites similaires fonctionnent par abonnement, comme Tutor24 (40 fr. par mois) ou par le biais d’une taxe d’inscription unique comme Apprentus (49.99 fr.). Dans tous les cas, il est recommandé de lire attentivement les conditions de la plateforme en ligne.
Contacté, le site Superprof, dont le siège social est à Paris, ne nous a pas répondu.
Repérer les enseignants compétents
Comment savoir si le prof qui apparaît souriant sur sa photo de profil est à la hauteur de vos attentes? Sur son site, Superprof déclare mettre «tout en œuvre pour contrôler la qualité, la véracité des informations contenues dans le descriptif des annonces, la qualification des professeurs, leur numéro de téléphone ainsi que leurs disponibilités mais ne peut en aucun cas les garantir».
En 2018, Bon à Savoir avait réalisé un test édifiant. Nous avions alors réussi à publier facilement une annonce bidon sur six plateformes en ligne, y compris sur Superprof.ch. (lire «Un faux prof en embuscade», sur bonasavoir.ch). Sur ce site, un grand nombre d’enseignants proposent un premier cours offert. Cette mention apparaît sous leur photo de profil. Une façon d’évaluer à moindres frais s’il s’agit de la bonne personne et de s’assurer que vos attentes sont satisfaites.