Une bonne valise à coque dure offre une protection fiable contre les chocs et la pluie. Sa poignée et ses roulettes doivent être suffisamment solides pour parcourir de nombreux kilomètres sans casser, y compris sur des sols cahoteux. Faire le bon choix permet de voyager sereinement et c’est d’autant plus important que beaucoup de modèles de taille moyenne manquent de solidité et n’offrent pas une bonne protection contre la pluie, comme le montrent les résultats de notre test.
Bon modèle à 139 fr.
La plupart des douze valises envoyées au laboratoire ne sont pas sorties indemnes de l’épreuve d’endurance de 60 km (lire «Les critères du test»). Les experts ont constaté que les poignées télescopiques de cinq d’entre elles ont été endommagées et que le support de roues d’un modèle a cassé. Les tests de chute et de résistance aux chocs ont, quant à eux, provoqué des bosses permanentes ou des fissures sur de nombreuses coques. Au final, quatre produits ont été jugés «insatisfaisant», six sont «satisfaisant», et deux, la Paklite Highlight M et la Travelite Airbase M, obtiennent l’appréciation «bon».
Ces deux modèles, qui proviennent du même fabricant, ont passé les tests de résistance quasiment sans dommages visibles. Les experts n’ont, ainsi, aucune critique à émettre à leur égard, si ce n’est quelques petites bosses et des coutures défaites dans le revêtement intérieur. A noter que la Paklite, gagnante du test, fait partie de nos achats les plus économiques avec un prix de 139 fr. En comparaison, la Samsonite Proxis, qui est la plus chère (470 fr.), n’obtient qu’une mention «satisfaisant». Sa poignée a cassé au niveau de la jonction avec la tige télescopique après une cinquantaine de kilomètres.
Elles ne tiennent pas 30 km
D’autres valises ont résisté beaucoup moins longtemps: quatre d’entre elles ont subi de gros dégâts dans les 30 premiers km, notamment la Manor Globetrotter, dernière du classement, dont la tige télescopique et la coque se sont cassées. La simulation d’averse a, de surcroît, fortement humidifié son contenu en raison de la perméabilité de sa fermeture éclair. Les experts ont constaté le même problème avec la Luggage de Migros qui écope, elle aussi, d’une note insatisfaisante sur ce critère. Troisième du test, ce produit représente malgré tout une option intéressante si l’on recherche une valise à la fois solide et bon marché et que l’on n’accorde guère d’importance à son imperméabilité. La Luggage ne coûte que 90 fr. et elle est aussi robuste que la meilleure de notre test. En ce qui concerne la pluie, seuls les deux Samsonite offrent une bonne protection contre une exposition de dix minutes (lire «Les critères du test»). L’étanchéité de quatre bagages a été jugée à peine satisfaisante.
Dans l’ensemble, les produits achetés ont obtenu de moins bons résultats que ceux que nous avions testés en 2017 (lire «Elles ne tiennent pas toujours la distance»). A l’époque, la moitié des douze modèles avaient obtenu une bonne note. Cette différence s’explique par le fait que nous avons fixé des critères plus exigeants. Il y a sept ans, le contenu pesait 20 kg pour un parcours sur tambour de 25 km. Cette fois, il atteignait 25 kg et la distance a été portée à 60 km.
On peut changer les pièces cassées
Bonne nouvelle en cas de pépin: le laboratoire relève que les roulettes et les poignées télescopiques des douze valises testées peuvent être remplacées facilement. Un simple tournevis cruciforme suffit.
Du côté des fabricants, Samsonite écrit que ses valises contiennent un poids plus élevé lors de ses propres tests, mais sur 16 km seulement. L’entreprise a promis d’éprouver ses produits sur un parcours plus long. Manor indique vouloir améliorer la Globetrotter et met en avant la garantie. Les valises sont construites de manière à pouvoir supporter un trajet d’au moins 25 km sur les quatre roues. Victorinox renvoie à sa garantie de onze ans pour le produit testé: les dommages qui surviennent aux barres télescopiques sont couverts.
Easy Pack avance les mêmes arguments: «Les dommages constatés lors du test seront réparés sous garantie, ou la valise sera remplacée.»
Signaler immédiatement à la compagnie aérienne
Les compagnies aériennes sont responsables jusqu’à un montant d’environ 1500 fr. lorsque le bagage d’un voyageur revient endommagé sur le tapis roulant après l’atterrissage. Les dégâts doivent être signalés par écrit dans les sept jours. Il est recommandé de déclarer le cas dans un bureau de la compagnie à l’aéroport déjà.
Andreas Schildknecht / seb
Les critères du test
Bon à Savoir a envoyé douze valises à coque dure munies de quatre roulettes à un laboratoire spécialisé. Tous les modèles choisis sont de taille moyenne, avec un volume allant de 60 à 88 litres. Les experts ont procédé aux examens suivants:
1. Robustesse
Le laboratoire a testé la solidité des roulettes et des poignées télescopiques sur un tambour. Les valises ont été remplies de manière à peser 25 kg. Les experts les ont fixées sur le banc d’essai par leur poignée télescopique déployée. Elles ont ensuite été inclinées et tirées sur deux roues pendant 60 km à une vitesse de 2,5 km/h. Le tambour était pourvu de lattes de bois de différentes hauteurs, simulant le passage de la valise sur des obstacles comme des seuils de porte et des bords de trottoirs (voir photo). Une autre installation a soulevé chaque bagage à 1000 reprises et les a fait tomber sur le côté. Les experts ont, encore, fait chuter une balle de 5 kg depuis une hauteur de deux mètres sur les coques. Ils ont finalement vérifié si les roulettes et les poignées pouvaient être démontées et remplacées à l’aide d’un simple tournevis cruciforme.
2. Imperméabilité
Les bagages ont été placés sous un système d’arrosage imitant la pluie pendant dix minutes afin de vérifier leur étanchéité.
3. Maniement
Deux experts ont évalué la facilité avec laquelle les valises chargées peuvent être tirées sur deux roulettes et poussées sur quatre. Les poignées tiennent-elles bien dans la main? Les valises ont-elles une garde au sol suffisante? Les tiges télescopiques sont-elles restées stables lors des tractions et des poussées?