Un anniversaire qui passe mal
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Bon à Savoir 10-2023
04.10.2023
Geneviève Comby
Les CFF et l’Alliance Swisspass, la faîtière des entreprises de transports publics, célèbrent les 125 ans de l’Abonnement Général (AG). C’est l’occasion de rappeler que le Général Guisan possédait le sien et de récolter des anecdotes auprès des utilisateurs. Sauf que les détenteurs d’un AG n’ont pas le cœur à la fête.
Au printemps, ils ont encaiss...
Les CFF et l’Alliance Swisspass, la faîtière des entreprises de transports publics, célèbrent les 125 ans de l’Abonnement Général (AG). C’est l’occasion de rappeler que le Général Guisan possédait le sien et de récolter des anecdotes auprès des utilisateurs. Sauf que les détenteurs d’un AG n’ont pas le cœur à la fête.
Au printemps, ils ont encaissé l’annonce d’une hausse de tarif. Un renchérissement plus marqué pour les AG 2e classe que pour n’importe quel autre titre de transport. L’intervention du Surveillant des prix a permis de réduire la douloureuse, mais la facture annuelle frôlera tout de même les 4000 fr.
Bien sûr, comme le rappelle l’alliance Swisspass, le prix de l’AG n’avait pas bougé depuis six ans. Puisque on en est à commémorer l’histoire de l’AG, pourquoi ne pas rappeler qu’entre 1991 et 2017, la facture a grimpé de 67%, bien plus que le coût de la vie?
Aujourd’hui, près de 400 000 AG 2e classe sont en circulation, sans compter les rabais famille. A 3860 fr. l’unité, bientôt 3995 fr., on dépasse le milliard de francs facturés. Une coquette contribution au développement et à l’entretien du réseau.
Surtout quand on regarde chez nos voisins. L’Allemagne subventionne un forfait illimité à 49 euros par mois. L’Autriche, elle, propose un abonnement général à 1095 euros par an. Son «Klimaticket» résulte d’une volonté politique qui mise sur les transports publics pour réduire les émissions de CO2.
La Suisse défend la même stratégie. Sur le papier… Dans la réalité, prendre le train coûte plus cher. Et les prestations baissent. Le flop de la gare de Lausanne, les hausses de temps de trajets et la réduction de certaines dessertes viennent s’ajouter aux perturbations chroniques que connaissent bien les pendulaires romands. Autant dire que ceux-ci ont tout un tas d’anecdotes à partager. Mais sans doute pas de celles qu’attendent les CFF.
Geneviève Comby