A en croire les magasins de sport, tout le monde devrait glisser des bâtons de marche dans son sac à dos. Le spécialiste d’articles de plein air Transa explique qu’ils «améliorent la sécurité des marcheurs en terrain abrupt». Pour l’enseigne spécialisée de Migros, SportXX, ils «augmentent la stabilité et la sécurité en montagne».
Ces arguments font apparemment mouche puisque, selon une étude du Bureau suisse pour la prévention des accidents (BPA), quelque 40% des randonneurs étaient munis de bâtons l’an dernier. Cela ne les met pas pour autant à l’abri des accidents: une enquête de l’Université d’Innsbruck révèle que, sur 400 victimes d’accidents de moyenne montagne, plus de la moitié étaient munies de bâtons quand elles sont tombées.
SportXX concède que ces accessoires n’évitent pas complètement les chutes, mais maintient qu’ils améliorent la tenue à la montée comme à la descente. Voici quelques précautions à prendre pour utiliser les bâtons à bon escient.
Prendre appui sur ses pieds
Dans les passages escarpés, il est tentant de transférer une bonne partie de son poids sur les bâtons, ce qui peut donner un faux sentiment de sécurité. On risque en effet de perdre l’équilibre et de tomber si la pointe glisse sur un rocher.
«En s’appuyant constamment sur les bâtons dans les terrains escarpés, on perd le sens de l’équilibre, ce qui est problématique sur les sentiers de crêtes étroits et les pentes abruptes, car on risque alors de trébucher», met en garde Thomas Walser, médecin-conseil de Ma Santé.
Pour traverser les passages difficiles, le BPA recommande de glisser les bâtons dans le sac, de faire de petits pas et de poser le pied avec assurance, en restant concentré sur le parcours.
Garder les mains libres
Impossible de se tenir aux rochers ou de se retenir quand les mains sont immobilisées dans les dragonnes: Marc Kipfer, porte-parole du BPA, déconseille pour cette raison aussi l’usage de bâtons dans les terrains difficiles. «Il faut les replier et les ranger sur les côtés du sac, ce qui laisse les mains libres pour se tenir et prendre appui sur les rochers et autres aspérités.»
Placer les bâtons correctement
Selon la manière dont on utilise les bâtons, ils peuvent se transformer en obstacle et faire trébucher le marcheur. Pour éviter de s’encoubler, on les gardera parallèles au corps et on les posera toujours devant ses pieds.
Vérifier le mécanisme de verrouillage
La plupart des bâtons de randonnée sont réglables en longueur grâce à un mécanisme à vis ou à clip. S’ils ne sont pas bien verrouillés, ils peuvent se raccourcir subitement sous la pression et faire perdre l’équilibre: il faut vérifier régulièrement que les tiges tiennent bien. Régler la longueur de façon que le coude forme un angle droit. A la descente, elles devraient être grosso modo des deux tiers de la taille corporelle. On peut raccourcir les bâtons de 5 à 10 cm pour la montée, selon l’inclinaison du terrain.
Ne pas s’en servir comme d’une corde pour aider un partenaire en difficulté: la tige pourrait se déboîter et entraîner le marcheur dans sa chute, comme cela s’est malheureusement déjà vu.
Réserver les bâtons pour la descente
Pour garder le sens de l’équilibre et de la coordination, alterner les moments avec et sans bâtons. Ils devraient être réservés à la descente pour soulager les genoux et les muscles des cuisses (quadriceps). Avec ou sans bâtons, chausser des souliers à semelle profilée, faire de petits pas et rester concentré sur le parcours (voir
rando-en-montagne.ch/fr).
Les paires les mieux notées
Sur la douzaine de modèles testés en 2020 par le magazine Bon à Savoir, la moitié avait été très bien notée. Les experts se sont concentrés sur la solidité des bâtons et des dragonnes. Ils ont encore tenu compte de l’absorption de la transpiration par les poignées, ainsi que de la dimension et du poids des tiges (lire: «12 bâtons de randonnée: paré pour la randonnée»).
On trouve en tête de peloton la paire Alpine Carbon de Black Diamond, suivie des modèles de MSR Dynalock Explore, Forclaz 500 Antishock de Quechua, Explorer Contour et C3 Carbon Pro de Komperdell.
Katharina Baumann / chr