Les aides au freinage d’urgence de certains véhicules ne sont pas infaillibles. Une étude publiée récemment en Allemagne par l’accidentologue Hans Bäumler révèle que, parfois, ils n’arrivent plus à identifier un obstacle lorsque le conducteur dépasse les 35 km/h ! Les voitures testées étaient une Volvo V40 2 lD, une VW Up 1 l, une VW Golf VII (2014), une Audi SQ 5 et une Ford Kuga (2013).
De plus, les essais effectués ont montré que le système City Brake, qui équipe certains de ces modèles, a besoin de presque 15 m pour arrêter le véhicule lorsque le conducteur roule à 35 km/h. Il lui faut en effet 1 seconde pour réagir, durant laquelle 10 m sont parcourus, puis 4,7 m de freinage. Ainsi, à moins de 15 m à 35 km/h, l’obstacle est percuté.
Inefficace de nuit
D’autres tests ont également pointé du doigt les faiblesses de ces dispositifs. L’an passé, l’ADAC, le club automobile allemand, a révélé que les systèmes de la BMW 3, de la Volvo V 60 et de la Mercedes Class C ne parvenaient pas à identifier les dangers la nuit. Les mannequins ont été écrasés sans qu’aucun freinage ne soit amorcé!
De surcroît, les aides de presque tous les véhicules testés par l’ADAC n’ont pas pu éviter, de jour, la collision avec un cycliste qui traversait la route. Seule l’Audi A4 a réussi à s’arrêter, mais uniquement lorsque le cycliste circulait à 8 km/h. Au delà, l’assistant n’a pas réagi. Selon l’ADAC, l’un des problèmes résidait dans le fait que les senseurs ne capturent qu’une petite partie du champ de vision dans le sens de la marche. Du coup, leur fonctionnement est encore insuffisant dans certaines situations complexes, par exemple dans les virages.
Quand même un progrès
«Ces technologies ont besoin de conditions idéales, mais elles vont s’améliorer», estime Yves Gerber, porte parole du TCS. Le club automobile se penche actuellement sur plusieurs automobiles équipées et livrera ses conclusions en juin. «Les nouvelles technologies sont là pour aider et apportent une sécurité supplémentaire, mais elles ne peuvent pas nous protéger à 100%. Elles ne remplacent en aucun cas l’attention du conducteur qui doit rester maître de son véhicule!», poursuit Yves Gerber. Cela dit, si elles n’évitent pas toujours la collision, elles permettent souvent de réduire la vitesse à l’impact, ce qui, pour Yves Gerber, représente quand même un progrès.
Lors d’un test en 2011, le TCS a également constaté que les assistants de freinage d’urgence n’étaient pas toujours efficaces. Le club automobile concluait malgré tout sur une note positive, jugeant que «toutes les aides au freinage d’urgence essayées peuvent contribuer notablement à réduire le nombre d’accidents dus à des télescopages.»
Sébastien Sautebin