Les étoffes en satin doivent leur texture particulière à une technique de tissage (armure) qui entrecroise les fils de manière à obtenir un tissu lisse, doux et brillant. Pour savoir si les housses de duvet en satin de coton que l’on trouve dans le commerce sont de bonne qualité, nous en avons testé douze, de dimension 160 x 210 cm, en mettant l’accent sur la conservation de la couleur, de la forme et de la douceur après quinze lavages à la machine (lire encadré «Les critères du test»). Tous les modèles, choisis dans des coloris foncés, se situent dans une gamme de prix qui varie de 70 fr. à 120 fr.
Un coup d’œil au tableau des résultats permet de constater que la perle rare n’existe pas, puisque aucun article ne décroche la mention «très bon». Le laboratoire leur a tous trouvé un point faible, c’est-à-dire un critère pour lequel ils ne parviennent pas à décrocher une note supérieure à 4.5. A l’inverse, aucun d’entre eux ne s’est avéré d’assez mauvaise qualité pour mériter une mention finale «insuffisant» (voir tableau).
Fortement délavés
Un textile de qualité devrait pouvoir supporter plusieurs lavages sans changer d’apparence. En la matière, c’est la Satina achetée chez Pfister qui a le plus convaincu les experts en conservant sa brillance après les cycles de nettoyage. Tous les autres modèles ont perdu une partie de leur éclat satiné et se sont un peu éclaircis sur les bords ou le long de la fermeture éclair. Le changement d’apparence constaté sur les deux derniers articles du classement était même tels qu’ils ont écopé d’une note insuffisante au critère de la résistance au lavage. Tous les deux sont sortis fortement délavés de cette épreuve. A cette lacune s’additionne une déformation du tissu pour la Leandro Deluxe, vendue chez Jysk, et l’apparition de bouloches sur l’Essenza, vendu chez Coop City.
Neuf et déjà trop petit!
Ce dernier modèle est aussi celui qui a le plus rétréci au lavage, puisqu’il mesurait 13 cm de moins que la largeur annoncée sur l’emballage (160 cm) à la fin des tests. Mais il faut dire que, avant même d’entrer une première fois dans la machine, il lui manquait déjà 7,5 cm! A l’inverse, le Stäfa d’Atelier Pfister est celui qui a le mieux conservé ses dimensions.
En matière de décoloration, que ce soit au lavage ou sous l’action de la transpiration, toutes les housses s’en tirent bien. Seule la JJB Satin Deluxe, vendue chez Manor, cède trois dixièmes de point à ses concurrentes au critère de résistance à la sueur.
La douceur s’en va
Le test d’abrasion, réalisé avec une machine qui simule les frottements, a permis aux fourres vendues chez Globus (Satin uni) et Micasa (Penelope bio Satin) de s’illustrer, puisqu’elles ne se sont trouées qu’après 20 000 passages, soit nettement plus que la Leandro Deluxe, usée après 5000 passages déjà. Ce critère est aussi le point faible du vainqueur du test, la Satina de Pfister. L’usure des tissus peut aussi créer des bouloches ou des nodules qui rendent les draps moins beaux et moins confortables. Sur ce dernier point, cinq modèles ont échoué en présentant une texture altérée après 500 frottements seulement.
Lavana Textil, fournisseur de la parure de lit Leandro Deluxe, nous a répondu qu’il allait améliorer la résistance à l’abrasion de ses articles et renforcer leur éclat, afin qu’ils ne s’affadissent plus autant au lavage. Il ajoute que le produit testé ne sera bientôt plus en vente, tout comme le deuxième du test d’ailleurs, le Nadja de Toptip.
De son côté, Manor avance qu’il est normal que le lustre s’amoindrisse après quinze lavages, et qu’il n’y aurait pas de formation de peluches problématique en condition réelle. Kremer, importateur de la marque Living Home, considère que le protocole du test utilisé est trop éloigné de l’utilisation courante des housses. Migros déclare qu’elle va travailler à réduire la tendance à boulocher du Penelope bio Satin. Quant à Balsiger Textil, qui distribue l’Essenza, il indique s’être plaint auprès de son fournisseur au sujet de la dimension incorrecte de la fourre.
Julia Wyss / vic
Les critères du test
Nos douze parures de lit en satin ont pris la direction du Laboratoire de recherche textile Hohenstein de Bönnigheim (D) pour être analysées selon les critères suivants.
1. Résistance au lavage
Les fourres de duvet ont subi quinze cycles constitués d’un lavage en machine à 60 degrés et suivi d’un passage au sèche-linge. Le laboratoire a alors évalué dans quelle mesure leur apparence s’était modifiée.
2. Rétrécissement au lavage
Après les quinze cycles, la longueur et la largeur des tissus ont été mesurées pour calculer l’ampleur de leur rétrécissement.
3. Décoloration au lavage
Les housses déteignent-elles sur d’autres tissus en coton, polyester, polyamide, polyacrylique, acétate ou laine pendant le lavage, d’une part, et perdent-elles leur couleur, d’autre part?
4. Décoloration avec la sueur
Exposés à la transpiration, les textiles changent-ils de couleur?
5. Résistance au frottement
Une machine qui simule les frottements a été utilisée pour tester la robustesse des tissus.
6. Tendance à boulocher
Lorsqu’on applique des frottements sur les fourres, combien de temps faut-il pour voir apparaître des petites boules de fibres?