Quel boucan d’enfer! Un lecteur de Bon à Savoir n’en a pas cru ses oreilles lorsqu’il a utilisé, pour la première fois, le robot ménager qu’il venait d’acheter. Médusé, il décide de mesurer précisément le brouhaha produit par l’engin. Résultat: un niveau sonore qui frise les 100 décibels (dB). C’est plus qu’une tondeuse à gazon… Notre lecteur se renseigne auprès du magasin Conforama qui lui a vendu ce mélangeur sur socle. Rien d’anormal pour un modèle d’entrée de gamme, lui rétorque-t-on.
Au rayon électroménager, le silence se paie. Les appareils les moins bruyants sont souvent les plus chers. Conçus pour nous simplifier la vie, frigos, lave-linge et autres mixeurs ne sont pas tous des plus discrets. Pour se faire une idée, le volume sonore émis par deux personnes qui chuchotent avoisine les 30 dB. Un lave-vaisselle en pleine action se situe plutôt entre 40 et 60 dB.
Source de stress
Chaque individu réagit différemment au bruit, rappelle l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Les niveaux élevés peuvent entraîner des lésions auditives, mais les sons de plus basse intensité ne sont pas forcément inoffensifs, ajoute l’OFSP. Sous l’effet d’un bruit dérangeant, le corps produit des hormones de stress, le cœur bat plus rapidement, la pression sanguine et la fréquence respiratoire augmentent.
S’il a de quoi agacer, le tintamarre d’un robot de cuisine, qu’on utilise quelques minutes durant la journée, ne constitue pas une nuisance assez longue pour présenter un risque. Pour le bien-être et la tranquillité, c’est une autre affaire. Or, les vendeurs d’électroménager n’abordent pas systématiquement la question de la puissance acoustique d’un produit.
Les fabricants ont apporté de nombreuses améliorations techniques dans ce domaine, à l’aide de systèmes anti-vibrations et de joints. Reste qu’il n’existe pas de valeurs-limites légales pour les émissions sonores, nous confirme la faîtière de l’industrie suisse des appareils électroménagers (FEA).
Indication sur l’étiquette-énergie
Avant un achat, on peut se faire une idée de l’intensité sonore d’un produit en lisant son étiquette-énergie. Celle-ci arbore un logo représentant un haut-parleur assorti d’une lettre, indiquant une classe sonore (lire encadré). Les lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge, réfrigérateurs, congélateurs, téléviseurs sont concernés pour l’instant. Certains appareils, comme les hottes aspirantes, affichent l’ancienne étiquette-énergie sur laquelle se trouve également le volume sonore, exprimé uniquement en décibels. Pour les machines à café ou les aspirateurs, on peut scruter les caractéristiques du produit, même si celles-ci ne font pas toujours état de la puissance acoustique.
A noter encore que les tests de Bon à Savoir tiennent compte du niveau sonore des appareils mis à l’épreuve quand cela est pertinent. Sèche-cheveux, aspirateurs, sèche-linge, blenders, rameurs... ces produits ont fait l’objet d’une évaluation acoustique dont les résultats sont disponibles sur
bonasavoir.ch.
Geneviève Comby
Ménager ses oreilles
- Plus les décibels (dB) sont élevés, plus l’appareil est bruyant. Les classes sonores présentes sur la nouvelle étiquette-énergie des appareils électroménagers vont, quant à elles, de A (la moins bruyante) à D (la plus bruyante).
- Attention, quelques dB d’écart font une grande différence en termes de nuisances sonores. Trois dB de plus correspondent à un doublement de l’intensité du bruit.
- Réduire les vibrations d’un appareil diminue les nuisances sonores. Il suffit parfois de régler ses pieds afin qu’il soit bien calé à l’horizontal. Ajouter des patins antibruit constitue également une solution.