«Je n’ai pas lâché, car je me sentais dans mon bon droit. Mais leur politique d’intimidation est inadmissible! Tout cela a pris une telle dimension que j’étais curieuse de voir jusqu’où ils étaient capables d’aller.» La voix alerte, enjouée et pleine de détermination, Françoise Copponex cache bien ses 76 printemps. Son énergie et sa pugnacité ont eu raison de Fust et de Bauknecht qui avaient sans doute parié sur une autre issue.
Pas sensible aux menaces
C’est en janvier 2016 que ce feuilleton abracadabrant a planté son premier décor. Notre lectrice en avait assez de devoir, régulièrement, nettoyer à la main tout ce qu’elle extrait de son lave-vaisselle. «J’ai constaté que le distributeur de poudre ne s’ouvrait pas toujours. Comme l’appareil était encore sous garantie, j’ai fait appel à Bauknecht.» L’entreprise intervient, mais refuse de prendre en charge la réparation. Fust, qui a vendu l’appareil, écrit alors que le problème est dû à «un manque de soin» et à «des dommages causés par un corps étranger».
«Un corps étranger… Que pensez-vous que je glisse dans mon lave-vaisselle? C’est un comble!» s’insurge Françoise Copponex. Aussi, lorsqu’elle reçoit une première facture de 261 fr. qui comprend le remplacement d’un bras d’aspersion, elle la conteste auprès de Bauknecht. La marque fait la sourde oreille et multiplie les rappels avec des menaces de mise aux poursuites. Notre lectrice prend alors conseil auprès de notre Service juridique pour y voir plus clair.
A partir de l’été 2016, l’échange musclé fait place à un calme plat. Ce n’est hélas qu’une pause avant la reprise d’un puissant bras de fer au printemps suivant. Le 27 avril 2017, Bauknecht remet la compresse en mandatant une société de recouvrement. Avec les frais qui s’additionnent, la note grimpe alors à 440 fr. Pas de quoi ébranler notre lectrice qui, sur les conseils de notre Service juridique toujours, continue de contester la créance fermement.
Enterrement de la poursuite
Quelques semaines plus tard, c’est Fust qui prend le relais en montrant les crocs. Face à la détermination de la retraitée, l’enseigne lui adresse une «menace de poursuite» en novembre dernier. Françoise Copponex ne s’en émeut pas pour autant et réaffirme sa position en renvoyant son argumentaire par courrier recommandé.
Fust finit par sortir l’artillerie lourde en lui notifiant un acte de poursuite à la fin du mois de février 2018! Sur les conseils de nos juristes, notre lectrice choisit de faire opposition au commandement de payer. Le 11 avril, c’est le soulagement: dans un courriel, Fust indique que Bauknecht a finalement «décidé d’annuler, à bien plaire et sans aucune reconnaissance de responsabilité de sa part», la facture en question. Tout ça pour ça…
Yves-Noël Grin