De nombreux Suisses passeront leurs vacances d’été dans le pays. Pour changer ou en raison du coût des hôtels, certains vivront l’aventure sous tente, d’autres en camping-car. Mais attention: planter ses sardines ou parquer sa maison sur roues loin des campings officiels est souvent prohibé.
Différentes législations fédérales interdisent le camping sauvage dans certaines zones, nous a ainsi expliqué l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).
Parc national et réserves: interdit
«Camper librement est expressément interdit dans le Parc national, les districts francs fédéraux, de nombreuses réserves naturelles et les zones de tranquillité pour la faune», explique Béatrice Werffeli, de l’OFEV. Mais comment le savoir? En ouvrant l’œil! «L’interdiction est généralement indiquée aux limites de la zone», précise l’experte. Une carte permet aussi de déterminer où elles se situent: bit.ly/3hQ3uCj
En montagne: OK pour la nuit
En revanche, «passer une seule nuit à la montagne au-dessus de la limite des forêts et en petit groupe ne pose généralement pas de problème si l’on se comporte avec égards», souligne le Club alpin suisse (CAS). La vue et le ciel étoilé y seront magnifiques! Les prairies alpines ou les terrains rocheux sont les endroits les plus propices.
Le CAS recommande d’éviter les habitats écologiquement sensibles que sont les limites supérieures des forêts (tétraonidés, ongulés, etc.), les zones alluviales ou humides. Et, par sécurité personnelle, on s’éloignera aussi des lieux dangereux susceptibles de subir une crue, des chutes de pierres ou la foudre. Plus de conseils sur bit.ly/2NvLyPH
Ailleurs: la commune décide
Hors des cas précités, l’affaire se complique singulièrement. En fait, il n’existe pas de réglementation fédérale globale. Les dispositions légales sont donc du ressort des cantons. Le TCS propose un résumé de leurs législations sur bit.ly/2YSMrqr
Dans la pratique néanmoins, peu de cantons disposent d’une réglementation complète. Ils renvoient donc souvent vers les communes, qui édictent leurs propres règles, souligne le club automobile. En résumé, on retiendra que le camping sauvage n’est, le plus souvent, pas autorisé. Il faudrait donc prendre préalablement contact avec l’administration communale de chaque endroit où l’on souhaiterait passer la nuit pour savoir de quoi il en retourne, ou consulter le règlement de police lorsqu’il est disponible en ligne. On notera que certaines localités délivrent des autorisations spéciales, gratuites ou payantes.
Voilà qui paraît bien fastidieux, mais cette démarche reste nécessaire si l’on ne veut pas courir le risque d’être sanctionné. L’amende peut atteindre plusieurs centaines de francs.
Sur les autoroutes, l’Office fédéral des routes (OFROU) explique que les aires dites de repos (sans restaurant) dépendent de la Confédération, et qu’il n’est officiellement pas admis d’y passer la nuit, à l’exception des routiers professionnels. Certains férus de camping-cars chuchotent toutefois n’avoir jamais été amendés. Les aires de ravitaillement (avec restaurant) sont, elles, du ressort des cantons, qui y appliquent leurs règles. Il convient donc de se renseigner.
Une alternative: les terrains privés
De nombreuses communes interdisant le camping sauvage, on peut lorgner aussi du côté des terrains privés, où on passera la nuit avec l’accord du propriétaire. En pleine nature, savoir à qui appartient un pré est toutefois compliqué. Pour éviter ce problème, on peut choisir de s’arrêter dans des fermes afin de demander courtoisement s’il est possible de camper pour la nuit sur un coin de terrain. Timides s’abstenir! Certaines exploitations agricoles commencent à proposer des emplacements à prix modéré ou gratuits en échange d’achats de produits du terroir, mais cette pratique sympathique est encore balbutiante en Suisse.
Sébastien Sautebin
Des bons plans à foison
Le site park4night.com et son application park4night recensent des lieux où le camping sauvage est autorisé ainsi que des endroits payants, partout dans le monde, avec plus de 3100 sites en Suisse! «Il s’agit, à notre connaissance, de la seule véritable application de ce genre», relève Valérie Durussel, porte-parole du TCS. Attention toutefois, l’exactitude des infos fournies n’est pas garantie.
Si vous recherchez une application recensant les campings officiels en Suisse et en Europe, Valérie Durussel recommande l’application payante (8 fr.) de l’ADAC. Les mêmes infos figurent gratuitement sur le site pincamp.ch du TCS. On peut aussi jeter un œil sur d’autres sites comme celui de l’Association suisse de camping et de caravaning swisscamps.ch, sur camping.ch ou même sur TripAdvisor.