Envie de prolonger l’été ou d’éviter le syndrome «blanc comme un cachet d’aspirine» avant les vacances, sans passer par la case solarium, mauvais pour la peau? Un bon autobronzant peut faire l’affaire, pour autant qu’il procure un teint hâlé uniforme et d’aspect naturel. Sur ce point, les fabricants sont bien armés: l’effet bronzant de tous les produits de notre sélection a été jugé soit «bon», soit «très bon» par les personnes sur lesquelles ils ont été testés. Les notes obtenues aux différents critères du test (lire encadré) sont donc toutes comprises entre 5 et 6. Mais la note finale, elle, ne monte pas si haut… car dix autobronzants sur douze contiennent des substances problématiques.
Trop souvent, parfum = allergie
Le problème principal provient des parfums utilisés pour couvrir l’odeur naturelle peu attractive de ces préparations. Ils peuvent provoquer des allergies de contact et autres effets secondaires, raison pour laquelle le fabricant doit indiquer leur présence sur l’emballage – pour vingt-six d’entre eux du moins – lorsque leur concentration dépasse 10 mg/kg. Trois marques renommées se «distinguent» en la matière, puisque pas moins de neuf à dix allergènes différents ont été relevés dans les autobronzants de L’Oréal, de Garnier et de Lancôme (voir tableau). Même la marque de cosmétiques naturels Lavera en a mis six dans sa lotion.
Il est pourtant possible de faire autrement, comme le prouvent cinq produits qui échappent à toute déduction. Deux d’entre eux sont, d’ailleurs, les moins chers de notre échantillon. Les autres ont écopé d’une pénalité de 0.1 point par substance, car celles-ci peuvent être problématiques pour les personnes sensibles. Les parfums sont, en effet, la deuxième cause la plus fréquente d’allergie de contact après le nickel. Cette donnée ne semble toutefois pas inquiéter le fabricant Lavera. Selon lui, sa lotion a été testée à l’interne pour la dernière fois il y a deux ans, sur la peau de 50 volontaires. Aucune réaction n’a été relevée. De son côté, Lancôme indique que le Self Tan Flash Bronzer n’est, aujourd’hui, plus commercialisé.
Problématique et inutile
Autre mission confiée au laboratoire, détecter les traces de PEG (polyéthylène glycol) et de ses dérivés dans nos échantillons. Ceux-ci sont utilisés pour faciliter la pénétration des cosmétiques dans la peau, mais posent problème, car ils permettent aussi aux substances indésirables d’y pénétrer mieux! Dès lors, nous avons ôté 0.2 point aux produits ayant cédé aux sirènes du PEG. Il est d’ailleurs possible de s’en passer sans pour autant diminuer la qualité du bronzage, comme le prouve le bon résultat (5.4) obtenu par la lotion Natural Tan de Sun Look. Et pour cause: les principes actifs des autobronzants déploient leurs effets dans les couches supérieures de la peau.
Pierre Fabre, le fabricant du Sun autobronzant d’Avène, signale qu’il ne faut pas mettre tous les PEG dans le même bateau, et que le PEG-4 contenu dans son produit n’est pas toxique, bien toléré, et ne montre pas d’augmentation de la perméabilité sur une peau saine. Il n’en reste pas moins déconseillé par plusieurs sites de référence en matière de cosmétiques.
383 fr. le litre
C’est finalement au niveau des prix que les plus grandes différences ont été relevées. Jugez-en plutôt: le produit le plus cher de notre panel, celui de la marque Lancaster, coûte 38.30 fr. les 100 ml… soit 26 fois plus que l’autobronzant de la marque Lavozon! A l’heure du classement, il termine pourtant derrière son concurrent bon
marché.
Andreas Schildknecht / vic
En détail
Les critères du test
Nous avons chargé l’Institut Fresenius, à Wörgl (A), d’effectuer un test d’application sur des femmes âgées de 18 à 65 ans. Celles-ci ont testé les autobronzants en suivant les indications du fabricant et en les appliquant sur les mêmes zones de test du visage et du corps, sous la supervision d’un expert du laboratoire. Vingt d’entre elles ont évalué chaque produit, sur la base d’un questionnaire.
Les points suivants ont été évalués immédiatement après l’application.
Pénétration: est-elle rapide? Le produit pénètre-t-il complètement ou bien reste-t-il un film sur la peau? Les résidus tachent-ils les vêtements?
Dosage: est-il aisé de prélever le produit de son contenant? Est-ce qu’il en jaillit une grande quantité ou bien peut-on la doser facilement?
Etalage: est-il facile de répartir uniformément l’autobronzant sur la peau, afin d’obtenir un hâle homogène?
La qualité du bronzage a, elle, été évaluée 24 heures après l’application. Une analyse chimique a ensuite été réalisée pour détecter les allergènes, le PEG et les dérivés de PEG.