Accrochez-vous à votre porte-monnaie. Selon l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), un ménage suisse de quatre personnes jette pour 2000 fr. d’aliments chaque année. Courses trop volumineuses, mauvaise compréhension des da tes de péremption, quantités cuisinées excessives, gestion maladroite des restes sont autant d’éléments qui expliquent le phénomène.
Conscient du problème, le Parlement européen avait proposé que 2014 soit déclarée Année européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire. Si cette demande ne s’est pas concrétisée réduire ses déchets n’a rien de sorcier. Notre sélection de quelques stratégies efficaces.
Avant d’aller faire ses courses
Le diable se cache dans les détails… et dans les rayons des supermarchés! Si, entre les étals, la tentation est souvent grande, retenons deux parades élémentaires:
> Jeter un œil à ses provisions pour établir précisément ce dont on a besoin et envie, puis rédiger une liste à laquelle on se tiendra.
> Eviter de faire ses courses le ventre vide. Lorsque c’est le cas, explique une étude du Montreal Neurological Institute, nous avons tendance à nous ruer sur les aliments riches en calories. C’est parce que le cerveau juge alors cette nourriture plus attirante sous l’influence de la ghréline, une hormone sécrétée par l’estomac.
En rentrant des courses
Personne ne stocke ses steaks sur son bureau. Tant mieux: un bon mode de conservation permet de prolonger de manière optimale la durée de vie des denrées.
> Le Conseil européen de l’information sur l’alimentation (Eufic) rappelle que la partie la plus froide du réfrigérateur est la tablette en verre du bas, juste au-dessus du bac à légumes. On y déposera la viande et le poisson frais. Placer les œufs, les produits laitiers, la charcuterie, les restes, les gâteaux et les denrées «à conserver au frais une fois ouvert» sur les étages du milieu et celle du dessus. La porte convient aux boissons, au beurre et aux sauces (lire également notre dossier «Comment bien ranger son frigo»).
> Une astuce aussi simple qu’efficace pour bien gérer ses provisions consiste à placer au premier plan les aliments devant être mangés avant les autres.
Réfléchir avant de jeter
> La date de consommation est dépassée? Cela ne signifie pas obligatoirement qu’il faille jeter l’aliment (lire encadré)!
> Si vos casseroles sont encore à moitié pleines à la fin d’un repas, n’engraissez pas votre poubelle! On peut souvent diviser les restes en portions et les congeler ou les conserver au réfrigérateur pour les jours suivants.
> Idem, si une viande ou des légumes sont bientôt périmés et que vous ne pouvez ou ne souhaitez pas les consommer immédiatement. Cuisinez-les en portions que vous congèlerez ou réfrigérerez.
> Même lorsqu’ils ont triste mine, beaucoup d’aliments font de beaux restes. Le pain rassis peut être passé au four quelques minutes, les légumes flétris retrouvent leur fraîcheur une fois plongés dans l’eau et les vieux fruits font d’excellentes salades ou marmelades. En fait, les solutions sont foison: les bananes dont la peau est brunie sont, par exemple, délicieuses flambées, cuites ou poêlées. Différents sites comme lebruitdufrigo.fr ou keskonmange.com proposent des recettes en fonction des ingrédients que vous possédez.
Sébastien Sautebin
EN PRATIQUE
Bien comprendre les dates de péremption
Faut-il systématiquement jeter les aliments dont la date de consommation est dépassée? Non, mais faites la distinction entre les mentions:
> «A consommer jusqu’au». Il s’agit, selon la loi, de la date limite avant laquelle une denrée alimentaire doit être consommée. Respectez-la scrupuleusement. Certaines denrées, comme la viande fraîche et le poisson, peuvent en effet se dégrader et constituer un risque pour la santé sans présenter de signes visibles.
> «A consommer de préférence avant». C’est la date de durée de conservation minimale, jusqu’à laquelle une denrée garde ses qualités spécifiques dans des conditions de conservation appropriées. Généralement, sa consommation est sans risque après échéance, mais certaines qualités organoleptiques – goût, odeur, texture, etc. – peuvent être altérées. Lors d’un test réalisé par l’Association tessinoise des consommateurs (ACSI), certains produits se sont conservés sans problème un mois après la date indiquée, notamment des yogourts, du jambon cuit, du fromage et de la crème brûlée. Un tiramisu, en revanche, présentait des moisissures. Pour ces aliments, fiez-vous à vos sens: vue, nez et goût!
Lire également notre article «Espérance de vie des aliments»