On le sait: prendre une retraite anticipée, c’est accepter une diminution de sa rente à vie. La loi autorise, en effet, un assuré à se retirer prématurément du monde du travail, mais seulement un ou deux ans avant la limite légale (65 ans pour les hommes, 64 pour les femmes), et avec une réduction de la rente de 6,8% par année d’anticipation.
Ce qui est moins connu, c’est qu’il faut aussi continuer de payer des cotisations jusqu’à l’âge réglementaire de la retraite! Et cela est vrai aussi lorsqu’un des conjoints mariés a atteint l’âge de la retraite, mais pas l’autre, sans activité lucrative.Prenons un exemple concret: Monsieur est un jeune rentier AVS de 65 ans. Son épouse, plus jeune (62 ans), n’a pas d’activité lucrative. Jusqu’ici, les cotisations de son mari lui permettaient d’y échapper elle-même. Désormais, la caisse de compensation va considérer:
- la fortune imposable du couple, soit 300 000 fr.;
- le montant des rentes AVS (28 200 fr.) et du 2e pilier (45 000 fr.), soit 73 200 fr. à multiplier par 20, ce qui amène à 1 464 000 fr.;
- soit un total de 1 764 000 fr. à diviser par deux, puisqu’un seul membre du couple est encore appelé à cotiser, donc 882 000 fr.
La cotisation de Madame pour les deux ans à venir va être calculée sur cette somme en fonction d’une table spécifique*, partiellement reproduite. Dans notre exemple, elle sera de 1648 fr. par an (137.30 fr. par mois).
Pour y échapper, l’assurée peut avoir une activité lucrative partielle, mais la cotisation AVS que celle-ci engendrera (10,3% part patronale incluse) doit représenter au moins la moitié de ce qu’elle devrait être sans reprendre le travail. Dans notre exemple, elle doit donc se monter à 1648 fr.: 2 = 824 fr. + 1 = 825 fr., ce qui représente un revenu annuel brut de 8010 fr.
Christian Chevrolet
Bonus web: L’échelle 2.03 de l’AVS