Inaperçu quand tout va bien, le bouton jaune dans les ascenseurs est très utile pour alerter les secours en cas de panne. La moitié des quelque 200 000 alar-mes en Suisse sont dotées d’un raccordement téléphonique analogique. Une solution appropriée, puisqu’elle fonctionne même en cas de coupure de courant. Et c’est utile! «Si l’ascenseur se bloque, quelqu’un peut rester enfermé dans la cabine», explique Silvan Tognella, directeur de la société Leitronic SA, spécialisée dans ce domaine.
Du jus!
Il faudra pourtant trouver une autre solution en 2018, date à laquelle Swisscom abandonnera la téléphonie analogique. Tous les appels du réseau fixe passeront alors par internet. Pour les abonnés, cette transition impliquera de disposer d’un modem et, le cas échéant, de racheter un nouvel appareil. Une option qui n’entre toutefois pas en ligne de compte dans les ascenseurs, puisqu’elle implique une alimentation électrique. Les systèmes d’alarme ne faisant pas partie du service universel, Swisscom est libre de proposer une solution à sa convenance. L’opérateur préconise de passer par le réseau 4G – le plus rapide et non moins efficace étant le LTE – dont la mise en service est annoncée pour ce printemps. Moins optimiste, Silvan Tognella ne s’attend pas à voir arriver sur le marché un système d’alarme fiable avant 2017. Résultat: les propriétaires qui rénovent les ascenseurs avant cette date doivent encore passer par le réseau GSM. Le coût de l’opération varie entre 900 fr. et 2500 fr., selon la qualité de la réception de la réception dans la cabine.
GSM condamné aussi
Petit bémol: cette solution est, elle aussi, éphémère, Swisscom ayant déjà annoncé abandonner le réseau GSM en… 2020! En d’autres termes, les propriétaires qui auront investi dans cette technologie devront, à ce moment, repasser à la caisse.Pour le lobby des propriétaires, les avis sont partagés. Si l’Association suisse des propriétaires fonciers n’y voit aucune objection, HabitatDurable juge trop court le délai imparti pour trouver une alternative. «Nous recommandons à nos membres d’attendre l’été de 2016 avant d’entreprendre des travaux», explique l’association. Il n’est, du reste, pas encore sûr que Swisscom puisse débrancher le réseau analogique: le projet de révision de l’ordonnance sur les services de télécommunication prévoit que l’opérateur propose toujours des raccordements analogiques aux clients qui le souhaiteraient. Dans le message qui accompagne ce document, l’Office fédéral de la communication (Ofcom) relève que de nombreux appareils analogiques seront encore en service en 2018, aussi bien chez les particuliers que dans les PME. Swisscom devrait donc maintenir le réseau analogique jusqu’à la fin de 2020. La décision du Conseil fédéral, à ce propos, est attendue d’ici à cet été.
Lukas Bertschi / chr
Nouvelle technologie
Alarmes pour les aînés
La disparition des raccordements analogiques touche encore un autre secteur: les bracelets émetteurs pour personnes âgées reliées à une centrale d’appel. Que va-t-il se passer après 2017? L’opérateur conseille à ses clients de passer directement à une solution 4G «tournée vers l’avenir», sans pouvoir toutefois chiffrer le coût de cette reconversion. De leur côté, les prestataires anticipent déjà l’évolution. La Croix-Rouge fait actuellement des tests pour remplacer les centrales analogiques par des appareils numériques passant par internet ou le réseau GSM. «L’échange ne devrait, en principe, pas entraîner de coûts supplémentaires. Si c’est le cas, le montant de ces frais n’est pas encore connu», relève Samuel Zoll, responsable du secteur à la Croix-Rouge. Même son de cloche pour l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile. «Afin de garantir la fiabilité du système, nous équipons les appareils numériques d’une sortie de téléphonie mobile qui prendra le relais en cas de panne informatique ou de coupure de courant», explique José Rohrer, directeur général adjoint.