A la suite de l’explosion de batteries sur son Galaxy note 7, Samsung a décidé d’en suspendre la vente. Il invite ses détenteurs à ne plus l’utiliser et les prie d’aller l’échanger sur le lieu d’achat. Ce sont ainsi 2,5 millions d’appareils, vendus depuis le mois d’août, qui devront être remplacés par le fabricant sud-coréen. Cette nouvelle a de quoi effrayer les utilisateurs, même si on estime que le problème ne concerne que quelques centaines de smartphones, soit 0,01% de tous ceux qui ont été vendus. C’est relativement peu, mais rien n’indique que, à l’usage, le défaut n’apparaîtra pas sur d’autres Galaxy Note 7.
Cas souvent isolés
Certes, ce n’est pas la première fois que la presse relate ce genre d’incidents. Mais c’est extrêmement rare que cela débouche sur une campagne de rappel aussi massive. Bien souvent, le fabricant rejette la faute sur le consommateur en invoquant une mauvaise utilisation, un accu non original (lire encadré) ou encore l’intervention d’un réparateur non officiel.
On peut donc se demander si une erreur de manipulation peut suffire à faire exploser un téléphone. Ce qu’on peut dire, c’est que les batteries lithium-ion (Li-ion) ne sont effectivement pas sans risques, même si d’énormes progrès ont été réalisés depuis leur lancement. Capables d’emmagasiner six fois plus d’énergie que les accus au plomb, elles contiennent des substances chimiques inflammables ou très réactives. Aussi, une forte augmentation de la température, une surcharge ou un choc peuvent provoquer une réaction chimique brutale qui peut embraser ou faire exploser la batterie.
Pour réduire ces risques, les appareils sont équipés de circuits qui contrôlent la charge de la batterie. Par conséquent, l’utilisateur ne peut endommager sérieusement l’accu que s’il utilise un chargeur inapproprié ou expose son appareil à de fortes températures ou à des chocs. Mais nul n’est à l’abri d’un problème technique ou d’un défaut de fabrication. Raison pour laquelle il est préférable de ne pas laisser son mobile au soleil, de ne pas utiliser un appareil qui a encaissé un gros choc (boîtier déformé) et d’éviter de le laisser en charge pendant son absence.
Par petite dose
La façon de recharger un téléphone a, du reste, une influence directe sur la durée de vie de sa batterie. En effet, sa longévité est notamment définie par le nombre de cycles charge-décharge qu’elle est apte à supporter. On considère qu’une Li-ion peut encaisser entre 300 et 500 cycles complets (décharge à 100%). En revanche, elle se comporte mieux lorsque la décharge est de 50% seulement, puisqu’elle supporte entre 1200 et 1500 cycles, soit l’équivalent de 600 à 750 cycles complets. Chiffre qui grimpe même à 800, voire à 1000 avec des décharges de 25%. En résumé, moins on vide la batterie avant de lui redonner des forces, plus on prolonge sa durée de vie.
Christophe Inaebnit
Précautions
Gare aux batteries vendues sur le net!
La toile regorge de boutiques en ligne qui proposent des batteries de remplacement pour les smartphones. Elles sont souvent présentées comme des produits originaux ou sous l’appellation OEM (pour Original equipement manufacturer), alors que c’est très rarement le cas.
Sur ce marché gris des pièces de rechange, on trouve effectivement de tout. Il s’agit parfois de composants originaux qui proviennent de téléphones cassés et démontés, d’éléments qui ont été fabriqués par un sous-traitant de la marque, de pièces qui n’ont pas passé les tests de qualité ou de pâles copies.
Pour le consommateur, la commande d’une batterie de téléphone sur internet ressemble donc à la roulette russe. Car ce n’est qu’après l’avoir utilisée que l’on peut juger de sa qualité. Or, il n’est pas rare de tomber sur des accus qui ne fonctionnent pas ou quelques jours seulement, d’articles qui ont une faible capacité ou ont des dimensions très approximatives. Et même si l’on dispose d’un droit de retour, les frais d’envoi sont souvent plus élevés que le prix de la batterie. On court donc nettement moins de risques en passant par un réparateur qui, dans la majorité des cas, offre une garantie sur son travail et la pièce remplacée.