Remplacer un médicament original par un générique permet, normalement, de faire de belles économies. Il en existe à la fois pour les spécialités distribuées sur ordonnance et pour celles qui sont en vente libre. Les substances les plus courantes, comme le paracétamol, sont même déclinées en une dizaine de marques différentes. Or, demander à son pharmacien de remplacer un remède par un générique ne garantit pas forcément d’obtenir le moins cher d’entre eux, car ces dérivés de l’original ne sont pas tous vendus au même prix. Et même loin de là dans certains cas!
Lors d’une enquête réalisée en mars 2016 («Pharmacies: ne mordez pas à l’hameçon», à lire sur bonasavoir.ch), nous avons constaté que plusieurs officines avaient tendance à remplacer le générique demandé par une alternative. Parmi elles, les pharmacies Amavita et Coop Vitality, qui fabriquent leur propre gamme de médicaments. Toutes les deux appartiennent à Galenica, le groupe qui possède le plus de points de vente en Suisse. Nous avons voulu savoir si les produits maison de ces deux enseignes étaient vraiment intéressants pour le portemonnaie.
Au triple du prix
Résultat des courses: c’est loin d’être toujours le cas! Ces médicaments sont, certes, 10 à 15% moins chers que les originaux, à de rares exceptions près. Mais, dans près des trois quarts des cas, il existe d’autres préparations identiques et nettement plus avantageuses. Dans le tableau ci-contre, nous avons relevé celles pour lesquelles la différence de prix est la plus importante par rapport à la variante la moins chère, en ne retenant que des produits rigoureusement identiques jusque dans leur conditionnement.
Les comprimés de paracétamol 500 mg, le spray nasal ou encore les crèmes au diclofénac (type Voltaren) en version Amavita ou Coop Vitality coûtent, ainsi, deux fois plus que le générique le moins cher. Ce sont les pastilles pour la gorge qui détiennent la palme, puisqu’à la fois celles d’Amavita (Angiben) et de Coop Vitality coûtent 195% de plus que celles du laboratoire Streuli (Angina MCC). Les médicaments de ce fabricant sont d’ailleurs le plus souvent les moins onéreux de notre panel, devant ceux de Mepha.
Malheureusement, aucun fabricant n’est bon marché à tous les coups. La preuve? Le spray nasal de ce second laboratoire (Xylo-Mepha) est, ainsi, nettement plus coûteux que ceux de Spirig ou de Streuli. La solution la plus efficace consiste donc à demander «la version la moins chère possible» au pharmacien, plutôt que de réclamer simplement un générique ou un nom en particulier. Petit truc: un produit pour lequel il existe une publicité ne fait jamais partie des moins chers. Même chose pour ceux qui sont mis en avant près du comptoir.
Pas en stock
Problème supplémentaire: rares sont les pharmacies qui possèdent toutes les variantes en stock. A plusieurs reprises, nous n’avons pas pu obtenir la boîte la moins chère; parfois, le personnel nous a même indiqué qu’il n’était pas possible de la commander. Dans ce dernier cas, on a tout intérêt à pousser la porte d’une autre officine. Sans majoration de prix à craindre, car aucune taxe (frais de dossier, de vérification de l’ordonnance ou de substitution d’un original par un générique) ne peut être ajoutée lors de la délivrance d’un médicament en vente libre.
Vincent Cherpillod