Si l’on souhaite un véhicule neuf, mais que l’on n’a pas d’économies, la tentation de signer un contrat de leasing est grande. Après tout, payer quelques centaines de francs par mois pour sa mobilité semble raisonnable. Mais ces mensualités cachent de nombreux frais et beaucoup de contraintes. Tour de la question en huit points.
1. Leasing ou leasing?
Un «vrai» leasing est la location d’une voiture dont le loyer est fonction de la durée du bail et du kilométrage prévisible. A l’échéance, le locataire restitue son véhicule ou il le rachète selon la valeur résiduelle établie à la signature. Avec le leasing-vente, le client devient automatiquement propriétaire du véhicule à la fin du contrat, moyennant le paiement d’une dernière traite. Les mensualités sont, dans ce cas, plus élevées.
2. Locataires ou propriétaires?
Celui qui prend une voiture en leasing cumule les désavantages d’un locataire et d’un propriétaire. Il doit, comme ce dernier, prendre en charge tous les frais: assurances, impôts, entretien, taxes d’immatriculation, réparations, pneus, essence, etc. Mais, comme un locataire, il rend le bien au bout de quelques années, du moins pour le leasing pur. Car, durant la durée du contrat, le véhicule appartient bien à l’organisme de financement.
3. Casquer pour la casco
Une casco complète est certes conseillée pour tout nouveau véhicule. Mais, avec un leasing, elle est obligatoire pendant toute la durée de la location. Ce coût n’est donc pas à négliger au moment de faire ses calculs. Certains profils de conducteurs, notamment les jeunes, devront y être particulièrement attentifs, puisque, selon le modèle de voiture, la charge mensuelle peut être très lourde. En tous les cas, il est judicieux de demander plusieurs offres – englobant l’assurance responsabilité civile (RC) et la casco complète – pour ne pas inutilement payer le prix fort (lire notre comparatif de primes en pages 14 et 15).
4. Entretien dans une agence officielle
Avec un leasing, le client est parfois obligé de faire les services et les travaux d’entretien chez un partenaire officiellement agréé de la marque du véhicule. Or, ces prestataires représentent rarement l’option la plus économique. C’est donc un coût supplémentaire qu’il faut également prendre en compte.
5. Le coût des km supplémentaires
Les contrats de leasing fixent un kilométrage maximum par année. Au moment de rendre la voiture, chaque kilomètre supplémentaire doit être payé. Ce coût peut varier entre 10 ct. et 40 ct. l’unité. Mieux vaut donc estimer avec précision les distances que l’on compte parcourir. Pour un leasing de 4 ans avec 15 000 km compris par année et un coût moyen de 20 ct. par km supplémentaire, une erreur de 10% (soit 6000 km de plus sur 4 ans) sera facturé 1200 fr. au moment de rendre la voiture. Au contraire, si le kilométrage fixé n’est pas atteint, aucun remboursement ne peut être exigé.
6. Les coûts d’une résiliation anticipée
Si le client annule le contrat précocement, il doit payer une indemnité. Le calcul du montant à régler diffère d’une société de leasing à l’autre. Mais les montants peuvent, suivant les cas, atteindre des milliers de francs. Avant de demander une résiliation, il vaut donc la peine d’essayer de faire reprendre son contrat par une personne de son entourage. Si personne n’est intéressé, il n’y a pas d’autre choix que de rendre la voiture et de tenter de négocier l’indemnité au mieux.
7. Leasing ou crédit?
A taux d’intérêt égal, un crédit à la consommation est fiscalement plus intéressant qu’un leasing, pour deux raisons. Un leasing n’est pas considéré comme une dette privée et aucune déduction n’est possible sur la déclaration de la fortune. De plus, contrairement aux intérêts d’un crédit, les frais d’un leasing sont considérés comme des loyers et ne sont pas déductibles sur le revenu.
8. Calculer, comparer et négocier
Pour estimer quelle voiture est accessible en fonction de son budget mensuel, il est possible d’utiliser notre calculateur sur bonasavoir.ch ⇨ Outils & Calculateurs ⇨ Calculer le prix de votre leasing. L’outil permet aussi de déterminer les mensualités à payer en fonction des options choisies et du taux appliqué. Pour prendre en leasing une VW Passat Variant Comfortline vendue à 37 350 fr. durant 48 mois avec une limite de 15 000 km par an et avec un taux d’intérêt de 3,9%, il faut débourser 571 fr. par mois (voir tableau). En comptant les mensualités payées sur 4 ans et la valeur résiduelle du véhicule à laquelle le client peut le racheter, on arrive à un prix réel de 41 227 fr. C’est-à-dire 3877 fr. de plus que dans le cas d’un achat comptant.
Comme toujours, avant de signer quoi que ce soit, il est nécessaire de comparer différentes offres et de ne pas se laisser abuser par des formulations astucieuses (Lire encadré «Leasing à 0%, vraiment?»). Enfin, il ne faut pas hésiter à négocier son taux d’intérêt.
Bernard Utz
Eclairage
Leasing à 0%, vraiment ?
Certaines publicités vantent des offres de leasing à 0%. Sans intérêt, on pourrait donc croire qu’un leasing est une option tout aussi avantageuse qu’un achat comptant. En réalité non, car ce taux est rendu possible par une petite astuce: le rabais concédé par les garagistes sur le prix catalogue des véhicules (entre 6% et 12%) n’est souvent pas appliqué. Ces offres peuvent donc être intéressantes par rapport à d’autres leasings, mais restent plus chères que si l’on achète directement le véhicule.
De plus, elles sont parfois assorties de diverses conditions contraignantes. Certaines limitent ainsi le nombre de kilomètres maximum par année à 10 000. D’autres demandent un acompte plus important ou fixent la durée de location à 36 mois. Ce qui compte réellement au moment de faire des comparaisons, c’est que le montant des mensualités colle avec son budget.