C’est le cauchemar de tous les vacanciers: tomber malade ou devoir être hospitalisé d’urgence durant un séjour à l’étranger! Dur pour le moral, mais cela pourrait l’être plus encore pour le portefeuille si certaines précautions n’ont pas été prises avant de faire les valises.
Certes, les frais de traitement médicaux et hospitaliers sont couverts par l’assurance maladie de base dans l’Union européenne. Mais, au-delà, votre caisse remboursera au plus le double de ce qu’un traitement identique aurait coûté dans votre canton de domicile, ce qui est nettement insuffisant lorsqu’on voyage dans certains pays comme les Etats-Unis, le Japon, l’Australie, les Emirats arabe, la Russie, etc.
Il y a pire toutefois, car la participation de l’assurance de base pour les frais de transport est ridicule: 50%, mais 500 fr. par an au plus! Et rien n’est prévu pour les frais de recherche de personnes disparues, ni pour la recherche de celles qui ne sont pas blessées ou le transport de celles qui sont décédées.
L’assurance accident est certes moins avare, puisqu’elle rembourse jusqu’à 29 640 fr. à l’étranger. Cela reste insuffisant si la victime doit être rapatriée dans un avion médical particulier.
Bref, le voyageur futé a tout intérêt à contracter une couverture complémentaire, permanente ou ponctuelle.
La solution du pack
La plupart de ce qu’on appelle les «petites complémentaires» couvrent, en effet, tout ou partie des risques encourus lors des vacances. Il s’agit presque toujours d’un pack incluant d’autres prestations, comme les médecines complémentaires, les médicaments non remboursés, les lunettes, les examens préventifs, les psychothérapies non médicales, etc. Et donc les coûts médicaux et hospitaliers à l’étranger (en cas d’urgence), ainsi que les frais de rapatriement.
Le problème, c’est que la prime (moyenne suisse de 27 fr. à 55 fr. par mois selon le produit pour une personne de 31 à 35 ans) englobe toutes les prestations, y compris celles dont vous n’avez peut-être pas besoin... Les experts de VZ ont comparé celles pour la protection à l’étranger proposées par les caisses les plus importantes (voir tableau de gauche). A priori, celles du premier groupe (smiley vert) suffisent, mais peut-être pas celles du groupe intermédiaire (smiley orange) et certainement pas celles du groupe inférieur (smiley rouge).
L’alternative de courte durée
L’alternative consiste à contracter une assurance voyages ponctuelle de courte durée, entre une semaine et plusieurs mois. A notre connaissance, sept caisses maladie la propose sans qu’il y ait obligation de posséder une autre police chez elles (voir tableau à droite). Gros avantage: sa conclusion est extrêmement simple, puisqu’il suffit de verser le montant et le tour est joué. La preuve du versement (en ligne) ou la quittance de La Poste font office de certificat d'assurance. Et aucun examen de santé n'est demandé!
Mais attention: les conditions générales d’assurance (CGA) excluent de couvrir les frais de guérison d’une maladie ou d’un accident qui existait déjà avant le début des vacances (lire encadré). Et il en va, parfois, de même pour les complications à la suite d’une grossesse, par exemple dès la 26e semaine chez CPT et Sanitas. En outre, il est exclu que le but du voyage ne soit pas des vacances, mais un traitement ou une hospitalisation programmés: seule l’urgence est couverte. Enfin, comprenez-bien: cette police ne couvre que ce que l’assurance de base ne prend pas en charge, ce qui explique son prix.
Entre 22 fr. et 40 fr.
Car elle est avantageuse (entre 22 fr. et 40 fr. pour un voyage de 14 jours), et couvre les frais de guérison (ambulatoires et hospitaliers) et de rapatriement sans limites, sauf chez Swica (150 000 fr. max.). En revanche, elle inclut rarement une protection juridique (exceptions: CSS et Visana) et jamais – sans supplément – les frais d’annulation du voyage ou les dommages aux bagages.
Elle débute le jour fixé – en ligne ou sur le bulletin de versement – et se termine lorsque vous franchissez de nouveau la frontière suisse, mais au plus tard à la fin de la durée retenue. Et certains pays ou régions sont parfois exclus en raison de «conditions instables» (faits de guerre, troubles politiques, etc.).
D’autres particularités, qu’on découvre en épluchant les CGA, peuvent faire toute la différence (lire encadré). Donc, sortez votre loupe!
Christian Chevrolet
Lire le bonus web: Voyagez couverts!
Petites lettres
Tout est dans le détail
Elles contiennent entre deux et neuf pages d’informations en petits caractères et font souvent toute la différence: les conditions générales (CGA) des assurances voyages de courte durée sont aussi ennuyeuses qu’instructives et ne devraient donc jamais être négligées.
On apprendra, notamment, que si la couverture des frais de guérison et de rapatriement sont illimités (sauf chez Swica), celle couvrant le transport peut être réduite
(50 000 fr. max. chez Sanitas) et que les frais de recherche, de sauvetage et de dégagement ne doivent pas dépasser entre 10 000 fr. et 25 000 fr. selon le produit.
Autre point important: si la maladie ou l’accident exige un traitement ou une hospitalisation prolongée, l’extension incluse dans l’assurance varie entre six mois depuis le début des prestations (CSS) à 30 jours depuis la fin de l’assurance (Sanitas).
D’autres prestations diffèrent d’un produit à l’autre, parfois même ne sont pas du tout pris en compte: le rapatriement du corps en cas de décès, les frais dentaires, la visite d’un proche en cas de séjour hospitalier prolongé, les frais de voyage supplémentaires dus à l’événement, etc.
Enfin, deux caisses incluent dans leur assurance une protection juridique: CSS (jusqu’à 250 000 fr. dans l’UE, 50 000 fr. dans le monde) et Visana (100 000 fr./25 000 fr.).