«Vous faites un très bel achat, ce téléviseur est un petit bijou. Compte tenu de son prix, je ne peux que vous recommander de prendre l’extension de garantie de 5 ans»! Un classique que les vendeurs prononcent en touchant le consommateur en plein cœur. Avec pour objectif de lui donner mauvaise conscience et de l’amener à signer le document coûte que coûte. Dire non et persister, c’est être inconscient!
Mais qu’en est-il vraiment? Que valent ces extensions et comment est fixée leur durée? Notre enquête démontre que l’opacité règne (lire en pages 22-23).
Les offres sont d’autant plus sournoises que les vendeurs englobent souvent, dans le prix qu’ils indiquent, les deux années légales et donc gratuites. A moins de poser clairement la question, le prix d’une extension de cinq ans est divisé par cinq dans l’argumentaire et non par trois, ce qui change la donne!
En admettant que la proposition soit faite avec plus de transparence, demeure toujours la question de l’utilité de l’extension. Pour y répondre avec certitude, il faudrait connaître le taux de pannes des appareils entre deux et cinq ans. Et, bien sûr, les fabricants se gardent bien de communiquer ces chiffres. Dans une récente enquête, nos confrères français de Que Choisir citaient plusieurs vendeurs, eux-mêmes très critiques, dont la palme revient à un ancien responsable du service après-vente d’un grand distributeur: «Ces extensions n’ont d’intérêt que pour les enseignes.»
Le spécialiste que nous avons interpellé confirme que si un objet présente un défaut, il se manifestera rapidement (pendant la durée légale) ou en fin de vie, soit bien au-delà de la durée de prolongation de la garantie!
Il y a certainement des cas où l’extension a réellement été utile, mais à quel prix? La prise de risque est-elle à la hauteur de la dépense? Cette question, c’est à vous de vous la poser après avoir lu nos conseils et nos recommandations.
Bonne lecture et, surtout, belles Fêtes de fin d’année à toutes et à tous!
Zeynep Ersan Berdoz