Flocons d’avoine, pommes fraîches et noisettes. Telle est la composition aussi simple que saine du bircher müesli original. Mais, avec le temps, la recette a été réinterprétée sous d’innombrables formes. C’est ainsi qu’on trouve de nombreux mélanges dans le commerce dont les müeslis dits «croustillants». Ils contiennent souvent des fruits secs ou déshydratés ainsi que des céréales trempées dans du miel ou du sirop.
De tels produits peuvent être moins sains qu’ils n’y paraissent, sachant que les sucres augmentent le risque de diabète, d’obésité, d’hypertension et de carie. C’est pourquoi nous avons confié quatorze paquets à un laboratoire spécialisé. Les experts se sont concentrés sur les glucides en mesurant la teneur en saccharose (sucre de table), en fructose et en glucose.
Jusqu’à 28% de sucre!
Si l’on se réfère aux recommandations de la Société suisse de nutrition, un adulte ne devrait pas consommer plus de 50 g de sucres par jour, soit l’équivalent d’une douzaine de carrés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) va même plus loin en fixant le plafond quotidien à 25 g. Nous avons donc considéré que les müeslis qui en contenaient plus de 20 g pour 100 g (20%) étaient «insatisfaisant» sur ce critère.
Quatre emballages ont échoué à ce jeu-là. Le plus mauvais élève est le Kellogg’s qui renferme 28% de sucre! Le müesli de Spar, le Naturaplan de Coop et le Crownfield de Lidl ne sont pas brillants non plus sur ce point. Pour le reste, les experts ont relevé une concentration qui oscillait souvent entre 17% et 19%. La palme revient au Knusperone qui limite les dégâts avec 12% seulement.
S’il est préférable de limiter le sucre, il en est tout autre des fibres qui sont bénéfiques pour l’organisme. Or, l’analyse du laboratoire montre qu’elles ne sont pas en quantité très élevée dans les produits retenus: leur teneur moyenne est de 6%, alors que les flocons d’avoine en renferment généralement entre 7% et 10%. Le mélange le plus généreux est le Naturaplan de Coop avec un taux qui se monte à 8%.
De légères traces indésirables
Les experts ont également traqué les éventuels métaux lourds ainsi que les huiles minérales qui migrent parfois de l’emballage vers l’aliment. Des traces ont été décelées, mais à des niveaux inoffensifs pour la santé. Nous avons néanmoins infligé une légère pénalité aux produits qui n’en étaient pas exempts. Seul le Alnatura passe entre les gouttes, tous les autres ayant des traces de cadmium.
A la lecture de nos résultats, Spar et Lidl ont promis qu’ils diminueraient le pourcentage de sucre de leurs propres müeslis. Manor, pour sa part, estime que ses clients ont suffisamment de choix pour trouver ce qui leur convient. Et d’ajouter: «Si on réduit le sucre dans ce produit, ce n’est plus un müesli croustillant.» De son côté, Verival souligne que son mélange est brassé à la main, ce qui pourrait expliquer la fluctuation de la quantité en fibres. Le géant Kellogg’s a également réagi en écrivant: «Nous avons déjà réduit de 14% à 30% la teneur en sucre de plusieurs aliments au cours de la dernière décennie.» La marque ajoute que son assortiment a également été complété par des articles moins sucrés et qu’elle entend diminuer encore le sucre dans ses produits.
Andreas Schildknecht / yng
En détail
Les critères du test
L’analyse chimique des quatorze produits a permis de mesurer les éléments suivants.
1. Teneur en fibres alimentaires: 50%
Leur rôle est très important dans l’alimentation quotidienne. Elles procurent un sentiment de satiété rapide et durable. Les personnes qui en consomment beaucoup réduisent aussi le risque d’obésité, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires. De surcroît, les fibres favorisent une meilleure digestion. On en trouve principalement dans les légumes, les noix, les graines, les fruits, les légumineuses et les céréales. Idéalement, on devrait en absorber l’équivalent de 30 g par jour.
2. Quantité de sucre: 50%
Plus elle est élevée, plus le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires, d’obésité et de carie dentaire augmente. Parmi les sucres qui ont un impact négatif sur la santé, on trouve le saccharose, le fructose et le glucose. Ce sont eux que le laboratoire a quantifiés.
Métaux lourds
Les experts ont traqué le mercure, le cadmium, le cuivre, l’arsenic, le zinc, l’étain et le plomb. Ils ont uniquement décelé des traces de cadmium dont on sait qu’il peut endommager les reins et les os.
Polluants
Les hydrocarbures d’huiles minérales aromatiques (MOAH) et les hydrocarbures saturés (MOSH) contaminent souvent les aliments par le biais des emballages. Les MOAH sont soupçonnés d’être cancérigènes et mutagènes, alors que les MOSH s’accumulent dans le corps avec des effets dangereux sur le foie et les ganglions lymphatiques. Si le laboratoire n’a pas décelé de MOAH, de légères traces de MOSH ont été trouvées.