Une fois n’est pas coutume, l’année débute avec un allégement attendu des prix lié à la réduction de la TVA de 0,3%, soit 30 ct. pour un achat de 100 fr. Une goutte d’eau, certes, mais qui n’a pas empêché les principaux détaillants (Migros, Coop, Aldi, Lidl et Denner) de promettre des baisses de prix. Or, ne soyons pas dupes, les biens de première nécessité, dont l’alimentation, bénéficient d’un taux de TVA réduit et stable de 2,5%. Ce n’est donc pas dans ce secteur que l’effet sera notable.
En revanche, l’impact sur le prix des automobiles, des voyages, des meubles, etc., sera plus marqué et apportera un peu de baume au cœur des consommateurs qui, dans un tout autre registre (suivez mon regard, il se tourne vers l’assurance maladie), n’en peuvent plus de payer toujours plus cher… Comme nous l’écrivions en octobre dernier, à l’occasion des 20 ans de Bon à Savoir: la prime annuelle moyenne, en Suisse, était en 1996, lors de l’introduction de la LAMal, de 2077.20 fr. et n’a cessé de grimper jusqu’à atteindre 4941.60 fr. en 2015, selon les chiffres officiels de la Confédération!
Le sujet est brûlant et il sera présent dans les débats tout au long de 2018. Plusieurs initiatives populaires ont été ou vont être lancées visant, toutes, à contenir l’explosion des coûts de la santé. L’été dernier, de nombreux experts suisses et étrangers, reconnus pour leur indépendance d’esprit, ont dressé un catalogue de mesures pertinentes, osant enfin briser de nombreux tabous. Si clairvoyant soit-il, leur rapport a été relégué au placard, faute de soutien, tant sont divergents les intérêts des caisses maladie, des hôpitaux, des médecins et de l’industrie pharmaceutique.
En attendant d’endiguer la hausse exponentielle des coûts de la santé, il est nécessaire d’agir au moins par secteur, afin d’alléger un tant soit peu le portemonnaie des consommateurs. Cela passe, certes, par une certaine responsabilisation des citoyens, mais pas seulement. Les dysfonctionnements de l’assurance maladie de base, régulièrement dénoncés par Bon à Savoir, doivent urgemment être réglés. Une solution pertinente est aujourd’hui proposée, elle mérite d’être étudiée et soutenue.
Zeynep Ersan Berdoz