Le bulletin d’information à la cuisine, une sonate de Beethoven dans le salon et les Rolling Stones à fond dans la salle de bain? Pour créer ces trois ambiances musicales bien différentes, nul besoin de trois appareils de lecture. A l’aide d’une application, une seule machine — téléphone ou tablette — peut contrôler plusieurs enceintes dites «multiroom» disposées dans différentes pièces, et leur envoyer le son choisi par wifi. Chacune d’elles n’a besoin que d’un raccordement électrique. La musique provient soit de la mémoire de l’appareil choisi comme «chef d’orchestre», soit directement d’internet.
Pour connaître leurs points forts et leurs points faibles, nous avons sélectionné onze enceintes de ce genre, en écartant les petits modèles portables. Les appareils ont ensuite été confiés aux bons soins des experts d’un laboratoire spécialisé, qui ont analysé leur qualité de son et leurs fonctionnalités (lire encadré «Les critères du test»).
Prix très variables, qualité identique
Premier constat: neuf des onze articles terminent dans un mouchoir de poche, puisqu’ils obtiennent tous une note finale qui se tient à trois dixièmes près. C’est d’autant plus surprenant que leur prix, lui, varie considérablement. Les deux appareils les plus chers, le Bose Soundtouch 20 et le Pioneer MRX-3-W, coûtent par exemple 399 fr., soit trois fois plus que le Samsung Wireless Audio 360 à 129 fr.! Le Heos 3 HS2 de Denon arrache la première place d’un cheveu. Le son qu’il diffuse est plein, agréable et clair, notamment pour le jazz. L’application qui l’accompagne est bien conçue et facile à utiliser. Il est doté d’une entrée auxiliaire jack (AUX) qui permet de connecter, par exemple, une chaîne hi-fi. Seul bémol: à 379 fr., c’est l’une des enceintes les plus chères.
On l’a dit, le Wireless Audio 360 WAM 1500 de Samsung, qui se classe 2e, est nettement plus avantageux. Sur des sonorités pop/rock et jazz, il est légèrement distancé par le vainqueur, mais un rien supérieur pour la musique classique. Son maniement est très facile, si bien qu’il termine avec la meilleure note pour ce critère.
Le WX-010 de Yamaha et le Play: 3 de Sonos terminent à égalité de points avec l’enceinte de Samsung, mais sont classés derrière, car ils coûtent plus cher. Le deuxième modèle de Sonos, le Play: 1, moins onéreux, ne décroche que la mention «satisfaisant». Même résultat en demi-teinte pour les deux appareils de Bose. Le Soundtouch 20 décroche des résultats surprenants sur le critère de la qualité musicale, puisqu’il est bon pour le jazz (5.0), mais tout juste suffisant (4.1) pour la musique classique. Ces deux enceintes, tout comme celles de Denon et de Panasonic, peuvent être reliées à une chaîne hi-fi ou à une télévision grâce à leur entrée auxiliaire.
Google se rate
Un seul appareil termine avec un résultat insuffisant, le Home de Google. Les tonalités graves tombent à plat pour les trois genres musicaux, rendant la musique trop «légère». Avec du classique, elle sonne métallique, rêche et mal équilibrée. En outre, la Home ne peut pas être pilotée par l’intermédiaire d’une application propre de Google, mais doit l’être via d’autres apps musicales.
Lukas Bertschi / vic
Les critères du test
Nous avons envoyé les onze enceintes au Laboratoire Müller BBM de Munich, qui s’est concentré sur les points suivants.
1. Qualité sonore
Cinq experts ont évalué le rendu des enceintes avec plusieurs genres musicaux: pop/rock, jazz et classique. L’application officielle du fabricant a été utilisée pour connecter les appareils. Les spécialistes étaient placés à 2 mètres des haut-parleurs, avec le son réglé sur un volume modéré.
2. Maniement
En utilisant l’application officielle du fabricant, l’installation et l’utilisation des enceintes sont-elles faciles? Certains services internet courants (par exemple Spotify Connect ou Google Cast) sont-ils compatibles? La transmission via Bluetooth est-elle disponible? Quels réglages est-il possible de faire directement sur l’appareil? Est-il possible d’y connecter une chaîne stéréo?