Les transports publics se mettent à l’heure du numérique. Il est désormais possible de se procurer tous ses billets sur la même application mobile. Mieux, l’intelligence de nos téléphones portables peut permettre de réaliser de petites économies de temps et d’argent. C’est en tout cas le pari des applications Fairtiq et Lezzgo.
Téléchargeables gratuitement, les deux applications mobiles se proposent de se substituer aux traditionnelles bornes d’achat de billets. L’utilisation est fortement simplifiée, puisque l’usager n’a, en réalité, plus besoin de prendre son billet: son smartphone s’en occupe pour lui. De plus, les deux sociétés proposent un maillage du territoire suisse complet, à l’image d’un abonnement général CFF, mais à l’exclusion des bateaux et, pour Lezzgo, des téléphériques.
Économies réelles
L’utilisation est facile. Une fois à son arrêt de bus ou sa gare de départ, le consommateur n’a que deux gestes à faire: ouvrir son application et effectuer un glissement avec le doigt vers la droite de l’écran. Le smartphone géolocalise alors l’arrêt où il se trouve. Une fois l’opération effectuée, il est possible de prendre n’importe quel train, bus, tram ou métro en Suisse. Le système est baptisé CICO, pour «check-in, check-out».
Les deux applications affichent alors un QR code que l’usager fait scanner aux contrôleurs, en tant que titre de transport. Une fois son trajet terminé, l’utilisateur n’a plus qu’à indiquer sur son application la fin du parcours par un mouvement de pouce vers la gauche. L’intelligence artificielle fait le reste: le trajet est localisé et les coûts sont calculés après coup. L’usager paie alors le prix le moins cher pour son parcours (hors billets dégriffés). Le montant est directement débité par carte de crédit dans le cas de Fairtiq, ou facturé mensuelle avec Lezzgo.
Nos confrères de 20 minutes ont fait l’essai. Un billet demi-tarif Lausanne (Gare) pour Genève (Uni Mail) est proposé à 15.60 fr. sur une borne CFF, alors qu'il est facturé 13.50 fr. via le système optimisé des services mobiles. La somme économisée est donc intéressante. Le temps gagné peut aussi être précieux, notamment lorsqu'on arrive à la gare au dernier moment. Mais attention aux smartphones déchargés: l'utilisateur est amendable s'il ne peut pas montrer son code. Les firmes conseillent donc d'être toujours muni de chargeurs portables.
Zones d’ombre
Si cette technologie est a priori audacieuse, quelques points d’interrogation demeurent. Comme cela avait été le cas avec le Swisspass CFF, la question de la protection des données est sensible. Gian-Mattia Shucan, patron de Fairtiq, assure que les données ne sont pas utilisées autrement que pour examiner des réclamations, et qu’elles sont complètement anonymisées après une année. Et tout comme Fairtiq, Lezzgo assure que les données ne sont pas transmises à des entreprises tierces.
Vincent Ulrich