Il y a celles et ceux qui restent fidèles à leurs CD, d’autres qui redécouvrent le charme incontestable du vinyle. Mais force est de constater que la numérisation de la musique a bouleversé les habitudes de consommation. Entre les services de streaming et les fichiers MP3, les possibilités d’écouter ses titres préférés sur son smartphone, son baladeur ou son ordinateur sont larges. Le principal avantage, c’est la facilité avec laquelle on peut emporter sa discothèque un peu partout avec soi.
Amazon s’en tire bien
Dans ce contexte, nous nous sommes penchés sur cinq grandes plateformes de vente de musique numérique: amazon.fr, exlibris.ch, play.google.com, iTunes et weltbild-downloads.ch. Nous avons ensuite comparé les prix pour le téléchargement de douze albums et de huit singles dans des styles variés (pop, classique, jazz, etc.). Et, le moins que l’on puisse écrire, c’est que les prestations ne sont pas au diapason.
Globalement, c’est amazon.fr qui s’en sort le mieux en proposant les tarifs les plus bas dans 9 cas sur 20. Le géant est suivi de très près par Weltbild – dont le site est en allemand – qui offre le meilleur prix dans 7 cas sur 20. Exlibris et Google ne sortent leur épingle du jeu qu’à deux reprises chacun, alors que iTunes ne se distingue pas une seule fois. Par le biais de sa porte-parole Marie-Christine Schindler, Exlibris justifie ses prix par la petitesse du marché suisse qui ne lui permet pas d’avoir des conditions plus favorables.
Entre 25% et 365% d’écart
Quel que soit le titre ou l’album des 20 exemples de notre comparatif, la différence entre le prix le plus bas et le plus élevé est à chaque fois de 25 % au moins! Pire, pour cinq albums, l’écart est supérieur ou égal à 100 %. C’est le cas de La Traviata, de Guiseppe Verdi, qui est vendue exactement le double sur iTunes que sur Weltbild. De son côté, l’album de Frank Sinatra coûte plus de trois fois le prix sur iTunes que sur Weltbild. Mais la palme revient à la Symphonie N o 6 de Gustav Mahler qui revient à 6 fr. sur Weltbild contre près de 28 fr. sur exlibris.ch, soit un fossé de 365 %!
La politique de prix la plus cohérente est incontestablement celle de Weltbild. Les singles sont vendus 1.50 fr. et les albums 15 fr. Et, avec fair-play, le site ne facture que 6 fr. pour la Symphonie N o 6 de Gustav Mahler ou The Köln Concert de Keith Jarrett qui ont la particularité de ne contenir que quatre pistes. Ce qui signifie que Weltbild considère chacun de ces deux albums comme l’addition de quatre singles.
Les autres plateformes ont une stratégie tarifaire plus opaque et surtout plus variable. On en veut pour preuve iTunes qui ne facturait la bande originale du film A Star Is Born que 10 fr. au mois de février – selon les relevés de notre partenaire alémanique saldo – pour la remonter à 16 fr. quelques semaines plus tard.
Des formats variables
La musique que l’on télécharge sur ces plateformes peut faire grimacer les mélomanes avertis. Car il est vrai que les formats proposés induisent une perte de qualité en raison de leur importante compression. C’est pourquoi les fines oreilles préféreront leurs CD ou leurs vinyles, voire, mieux encore, les fichiers sans perte (WAV, FLAC, etc.).
Il y a néanmoins des différences d’encodage entre les plateformes que nous avons comparées. Les MP3 de Exlibris et de Weltbild sont de qualité légèrement inférieure (débit de 192 kb/s) à ceux d’Amazon (256 kb/s) et de Google (320 kb/s), alors que iTunes préfère le format AAC (256 kb/s) réputé meilleur. Mais ce qui est certain, c’est que les pertes de qualité sont marginales sur un support basique comme un smartphone ou un baladeur. Sur une installation haute-fidélité, c’est une autre chanson.
Yves-Noël Grin / Marc-Mair Noack
Le streaming en bref
Les adeptes de musique dématérialisée sont nombreux à plébisciter le streaming. Les plateformes qui proposent ce service sont nombreuses avec, parmi les plus répandues, Spotify, Deezer, Quobuz, Apple Music, Google Play Music et Tidal. Contrairement aux MP3, nul besoin de télécharger les albums ou les morceaux, puisque la musique est diffusée en ligne et en continu. Le consommateur n’a donc plus à acheter des œuvres. Il doit disposer d’un compte pour accéder aux services de streaming.
⇨ Les avantages du streaming
Avec cette approche, la musique est accessible partout et facilement. De surcroît, l’offre est énorme, comme en témoignent les 50 millions de titres proposés par Deezer. Le prix est également un atout de taille, sachant que les abonnements mensuels coûtent environ 13 fr. par mois sur les principales plateformes. A l’instar de Deezer et de Spotify, plusieurs services offrent même un accès gratuit avec, en contrepartie, la présence de publicité, une qualité de son plus limitée et des fonctionnalités moins évoluées. Notons encore que certains prestataires permettent même de charger des titres sur les appareils, de manière à ce qu’on puisse les écouter sans connexion à internet.
⇨ Les inconvénients du streaming
La musique n’appartient pas à l’auditeur et n’est disponible que pour celles et ceux qui ont un compte. Elle ne peut généralement pas être gravée sur un CD ou sauvegardée sur un ordinateur à moins de disposer d’un logiciel spécifique. Lorsque la plateforme permet de charger des titres, ces derniers ne peuvent être écoutés que sur l’appareil en question. Et, lorsque le service n’offre pas la possibilité de sauvegarder des chansons, il est nécessaire de disposer d’une bonne connexion internet pour les écouter.