Skier dans un pays voisin n’est pas sans risques. La question du remboursement des coûts d’un sauvetage peut vite devenir épineuse. Si le problème ne se pose pas pour les personnes salariées intégralement couvertes par leur assurance accidents, les autres sont nettement moins bien loties.
Ces dernières – à l’image des retraités, des demandeurs d’emploi ou des enfants – doivent être couverts en payant un supplément «accidents» dans le cadre de leur assurance maladie (LAMal). Cette variante implique une participation aux frais (franchise et quote-part) en cas de sinistre. Elle a également l’inconvénient d’englober moins de prestations.
En effet, elle ne rembourse pas les frais de sauvetage à l’étranger. Une lectrice de Bon à Savoir de Chêne-Bourg (GE) a été confrontée à ce cas de figure. Victime d’un accident de ski à Morzine (F), elle a dû être secourue sur les pistes. Elle a ensuite été transportée en ambulance jusqu’à un centre médical pour y être soignée pour une double fracture.
Notre lectrice a dû toutefois batailler ferme pour se faire rembourser les frais de secours sur piste (653 euros). Comme son assurance accidents liée à la LAMal n’entrait pas en matière, elle a dû activer sa complémentaire. Il lui a cependant fallu huit mois pour obtenir gain de cause. Son assurance complémentaire a d’abord considéré qu’il s’agissait d’un transport d’urgence, et non d’un sauvetage, et n’a payé que 50% des frais. Elle partait du principe que l’assurance de base devait prendre en charge l’autre moitié.
Abo avec assurance
La subtilité tient précisément au genre d’intervention. Lorsqu’il s’agit d’un transport médicalement assisté à l’étranger, l’assurance accidents de la LAMal doit effectivement assumer 50% des frais, jusqu’à concurrence de 500 fr. par année. En revanche, si la prestation est considérée comme une opération de sauvetage à l’étranger, elle n’entre pas en matière. Consultée sur ce cas, l’Office de médiation de l’assurance maladie a estimé qu’il s’agissait plutôt d’un sauvetage. Sur cette base, la complémentaire a finalement consenti à rembourser 90% des frais.
Les personnes qui ne sont pas salariées ont donc tout intérêt à être bien assurées avant de partir aux sports d’hiver à l’étranger. Les skieurs qui n’ont pas de complémentaires spécifiques ont généralement la possibilité de payer quelques euros de plus leur abonnement pour couvrir ces risques.
Alexandre Beuchat