Quinze grammes de matière grasse dans des lasagnes, est-ce beaucoup? Que dire de dix grammes de sel dans une minestrone ou de huit grammes de sucre dans un yaourt? Si le lien entre alimentation et santé n’est plus à faire, manger sainement reste un parcours du combattant.
Depuis quelques mois, les consommateurs se familiarisent avec un nouvel outil permettant de comparer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires préemballés: le Nutri-score (lire encadré ci-contre).
Ce système d’étiquetage à cinq couleurs offre une clé pour comprendre ce que nous mettons dans nos assiettes. Ce n’est pas une formule magique destinée à retrouver la forme ou garder la ligne, mais un outil aussi pratique que nécessaire pour nous aider à faire les meilleurs choix pour notre santé, dans la multitude des produits alimentaires disponibles.
En lançant l’application Nutri-scan, il y a trois ans, Bon à Savoir a fait partie des pionniers à soutenir cette notation. L’industrie agroalimentaire ne voyait évidemment pas d’un bon œil l’arrivée d’un tel système, qui permet d’afficher clairement ce qu’elle cherche désespérément à dissimuler en petits caractères. Une partie des grands groupes industriels, les «Big 6» (Nestlé, Mondelez, PepsiCo, The Coca-Cola Company, Unilever et Mars), avaient proposé un logo d’information alimentaire alternatif, nommé «Evolved Nutrition Label» (ENL), basé sur des portions différentes pour chaque produit. Une solution nettement plus clémente envers les aliments gras, salés ou sucrés. La pression des consommateurs et des agences de santé a mis fin à cette tentative.
Changement de cap de l’industrie
Le Nutri-score a, petit à petit, été adopté par de nombreux pays, notamment la France, l’Allemagne, l’Espagne ou la Belgique. En Suisse, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) le recommande depuis septembre 2019.
Dans la foulée, le Nutri-score a également convaincu quelques grands acteurs de l’industrie.
Danone d’abord, puis Nestlé, ont décidé de l’afficher progressivement sur leurs emballages depuis le début de cette année. Côté distributeurs, à l’exception d’Aldi, les enseignes suisses se montrent encore frileuses. Contrairement à la France.
Chez nos voisins, plusieurs acteurs de la grande distribution ont décidé d’adopter le Nutri-score sur les produits de leurs propres marques. Une bonne nouvelle, qui ne doit cependant pas nous aveugler. Car, pour obtenir de meilleurs «notes», les fabricants commencent à revoir leurs recettes. C’est notamment le cas d’Intermarché. Le distributeur a annoncé son intention de modifier la composition de 900 produits. Nul doute que cette stratégie sera adoptée par tous les acteurs du marché.
Nutriscan+ remplace Nutriscan
C’est précisément pour prévenir cette situation que Bon à Savoir a décidé de développer une nouvelle application, Nutriscan+. Car pour obtenir de meilleurs résultats, les fabricants seront tentés de remplacer des ingrédients à limiter, comme le sucre, par des équivalents chimiques. C’est-à-dire des additifs alimentaires. Nombre d’entre eux étant inutilement nocifs pour la santé (et les effets de beaucoup d’entre eux encore inconnus), nous avons décidé d’adapter notre application en conséquence.
Désormais, le nombre d’additifs sera affiché directement à côté du Nutri-score. Une option payante (4 fr. pour toute la durée de vie de l’application) vous informera, en outre, des risques connus liés à chacun d’entre eux, les contre-indications en cas de régime ou d’allergies, et à quel usage ils sont destinés. L’ajout des additifs dans notre application n’est, en réalité, que la pointe de l’iceberg. Nous l’avons totalement repensée pour vous permettre de vous familiariser petit à petit avec plusieurs aspects de l’alimentation (les labels, le score NOVA) et vous offrir un outil d’apprentissage convivial, utilisable par les petits et les grands.
Vous serez ainsi rapidement en mesure de savoir si un aliment est équilibré, combien il contient d’additifs, lesquels sont à risque, s’il est bio ou contient du gluten ou, encore, s’il fait partie des produits ultra-transformés que l’on devrait limiter.
Pierre-Yves Muller
Bonus web: Comment utiliser Nutriscan+. Un mode d’emploi détaillé est disponible dans l’application ou sur bonasavoir.ch
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Nutriscan+ dans les médias
Radio Chablais (26.02.2020)
Conso: "Nutriscan+, apprenez à mieux manger!"
RTS ("On en parle" 17.02.2020):
Le magazine "Bon à Savoir" lance l'application Nutriscan+
LFM ("Morax" 13.02.2020):
Mieux manger grâce à l’appli NutriScan du magazine Bon à Savoir (partie 1)
Mieux manger grâce à l’appli NutriScan du magazine Bon à Savoir (partie 2)
Comment fonctionne le Nutri-score?
Développé par l’épidémiologiste français Serge Hercberg, le Nutri-score est un système d’étiquetage des aliments. Il permet d’informer les consommateurs de l’équilibre nutritionnel d’un produit alimentaire transformé, au moyen d’une échelle de notation colorée allant du A (vert = équilibré) au E (rouge = pas équilibré). Son but est notamment de faciliter la comparaison entre plusieurs aliments similaires et de faire le choix le plus sain. Le calcul du Nutri-score est le résultat d’un algorithme qui prend en compte des aspects positifs (teneur en fibres, protéines, fruits et légumes) et négatifs (sel, sucre, acides gras saturés, énergie). L’idée n’est pas de renoncer à un produit noté E, mais de pouvoir équilibrer son alimentation en évitant d’en consommer trop souvent.