Miser de l’argent en espérant perdre son pari, c’est plutôt bizarre. C’est pourtant le principe des polices décès risque pur. Si l’assuré est toujours en vie à la fin du contrat, et c’est tout le bien qu’on lui souhaite, il ne touche rien et les primes payées au fil des années sont perdues. En revanche, s’il décède, les proches ou les personnes désignées percevront le montant prévu dans le contrat: ce capital permettra alors, par exemple, de financer la formation des enfants ou d’amortir une partie de l’hypothèque.
En effet, les rentes de survivants prévues par le 2e pilier et l’AVS ne suffisent pas toujours à joindre les deux bouts en cas de décès. Quant aux éventuelles complémentaires de l’assurance de base, elles sont inutiles en cas de mort due à une maladie, la couverture décès étant réservée aux accidents. La première chose à faire est de bien vérifier ces différents aspects pour évaluer le risque à couvrir.
Cette assurance est également indiquée pour les partenaires de petites entreprises. En cas de décès, le capital versé permet de racheter les parts du défunt ou de rembourser un prêt commercial.
Trois formules
Dans notre scénario (voir tableaux) nous avons retenu un capital de 200 000 fr. avec des primes nivelées sur la durée. Pour la deuxième année, la plupart des assureurs ont compté une réduction de primes par le biais de la participation aux excédents: les bénéfices ne sont toutefois pas garantis.
Dans le tableau ci-dessous, le montant assuré reste stable sur la durée: on parle alors de capital constant. C’est la formule la plus souvent proposée par les assureurs. Dans le tableau ci-contre, la somme touchée diminue progressivement, par exemple d’un vingtième par année: c’est le modèle à capital dégressif. Il est indiqué pour les jeunes couples dont l’assise financière s’affermit au fil des années. Lorsque les enfants grandissent, le conjoint survivant peut aussi reprendre une activité professionnelle. A noter que la Vaudoise ne propose pas ce genre de police.
Quatre compagnies ont enfin concocté une formule avec capital constant et primes renouvelables*, ce qui signifie que ces dernières sont réévaluées chaque année. Comme les montants à payer dépendent du risque réel, ils augmentent en principe au fil du temps.
Généralement, les primes varient en fonction de la durée du contrat, mais aussi de l’âge, de l’état de santé de l’assuré et de sa consommation de tabac. Les femmes paient grosso modo entre 20% et 30% de moins que les hommes. Il est préférable d’opter pour un contrat à long terme, car on peut se retirer avant l’échéance. En revanche, pour prolonger la durée de la police, il faudra subir un nouvel examen de santé.
L’assurance décès n’est pas réservée aux hommes, même s’ils assument souvent le soutien financier de la famille. Dans ce cas, une police au nom de la mère permet, si elle décède prématurément, d’assumer la garde des enfants ainsi qu’une aide au ménage.
Capital imposé
Quant aux sportifs de l’extrême, ils vérifieront que la police couvre également les activités à risques, tels que plongeon, alpinisme ou parachutisme. Car certaines compagnies réduisent le dédommagement ou l’excluent totalement si le décès survient dans ce contexte.
Les assureurs prévoient dans leurs conditions générales une exonération totale ou partielle des primes en cas d’incapacité de travail. En cas d’invalidité, on ne paie donc plus la police, mais on reste couvert.
Le bénéficiaire déclarera enfin le montant perçu au fisc qui facturera un impôt unique. Il varie entre 5% et 10% du montant, selon le lieu de domicile et le capital assuré.
Claire Houriet Rime
Bonus web: Retrouvez les montants des primes pour l’option avec primes renouvelables