La pollution n’est pas seulement due aux gaz d’échappement et aux émissions industrielles. L’air de nos maisons est particulièrement nocif, surtout en hiver, lorsque les fenêtres restent fermées. Il peut parfois être cinq à dix fois plus pollué que l’air extérieur, en raison notamment de notre mode de vie. D’où l’importance d’aérer deux à trois fois par jour son logement (lire encadré).
Combustion
Est-il nécessaire de le rappeler? La fumée du tabac est le polluant de l’air ambiant le plus répandu et le plus nocif. Elle est composée de plus de 4000 substances, dont au moins 40 sont cancérigènes pour l’être humain. On s’abstiendra donc de fumer à l’intérieur des locaux. Les bougies parfumées, les lampes à huile parfumées et les bâtonnets d’encens polluent aussi l’air en libérant des substances chimiques. Ces articles sont à utiliser avec la plus grande parcimonie. Quant aux bougies, il faut privilégier celles qui contiennent uniquement de la cire et raccourcir les mèches trop longues, dégageant davantage de particules fines.
Chauffage
En principe, les pièces d’habitation ne devraient pas être surchauffées en hiver. Trop chauffer conduit non seulement à un gaspillage inutile d’énergie, mais engendre aussi un air ambiant étouffant et sec. Une température adéquate conditionne également la qualité de l’air, relève Corinne Burla, spécialiste de la qualité de l’air intérieur auprès de la société TOXpro. Durant la période de chauffage, la température idéale des pièces se situe entre 20 et 21 degrés, celle des chambres à coucher à 18 degrés. Des températures peu élevées favorisent en outre un sommeil agréable.
Humidité
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande un taux d’humidité de l’air compris entre 30% et 50%. En cas de doute, on peut se procurer un hygromètre. Quant aux humidificateurs, ils sont souvent mal employés. Il faut les utiliser de façon ciblée et les nettoyer régulièrement, car l’eau stagnante est propice au développement de micro-organismes, rappelle Corinne Burla. Il est recommandé de sécher le linge à l’extérieur. Si ce n’est pas possible, on doit aérer en conséquence.
Moisissures
Quand on n’aère pas après la douche, quand on fait sécher le linge dans une pièce mal ventilée, l’air se charge en vapeur d’eau. Si les murs sont froids, c’est la condensation immédiate et, peu à peu, des moisissures apparaissent. Fréquentes dans les locaux d’habitation, elles sont nocives pour la santé. Les moisissures doivent être rapidement éradiquées en utilisant, par exemple, de l’alcool éthylique. En cas d’apparitions régulières, il est nécessaire d’en chercher la cause. Pour les locataires, l’OFSP préconise de rendre compte des dommages en prenant des photos et d’en informer immédiatement sa gérance, par courrier recommandé.
Produits ménagers
Ils peuvent brièvement mais fortement contaminer l’air avec des composés organiques volatils (COV) très allergisants. Certains comme le formaldéhyde, également présent dans les panneaux de bois composites (meubles, etc.) sont classés comme cancérogènes. Quant aux parfums d’ambiance, ils créent des petites gouttes suspendues dans l’air qui s’introduisent facilement dans les poumons. Le mieux est de bannir les aérosols et de choisir des produits liquides. Les publicités ont imposé l’idée que le propre doit sentir la lavande ou le citron. Or, la propreté n’a pas d’odeurs. Une senteur agréable ne signifie pas qu’un produit est sain et efficace. Corinne Burla préconise de privilégier des ingrédients naturels, comme le savon noir, le vinaigre blanc ou le bicarbonate de soude. Reste que ceux-ci nécessitent un peu plus d’huile de coude!
Alexandre Beuchat
Aérer, ce n’est pas compliqué!
La meilleure solution pour gérer la pollution intérieure reste l’aération. La règle d’or est de créer un courant d’air au moins deux à trois fois par jour, pendant cinq à dix minutes. Laisser des fenêtres en imposte toute la journée est inutile! Le renouvellement d’air est insuffisant et les pertes énergétiques sont bien trop importantes. On veillera aussi à aérer son logement pendant et après les activités de cuisine, de ménage et de bricolage. Attention aux idées reçues, les plantes d’intérieur n’ont aucun effet prouvé sur la diminution de la pollution! Elles sont avant tout décoratives et ne réussiront pas à dépolluer l’air du salon ou de la chambre à coucher.