Dans les périodes de transition, par exemple lors d’une séparation, d’un séjour à l’étranger ou du départ des parents dans un EMS, il peut être utile de louer un espace de stockage pour déposer des affaires. Cette solution, de plus en plus prisée, est favorisée par la densification urbaine, qui a rétréci les logements et raréfié caves et greniers.
L’offre est vaste, alors comment faire son choix? «Il faut savoir qu’il existe deux grandes catégories: les garde-meubles et les espaces de self-stockage», explique Christian Schmutz, président de la Swiss Self-Storage Association (3SA), et fondateur de la société Zebrabox. Au sein des garde-meubles, les affaires sont souvent stockées dans de grandes caisses aménagées, empilées les unes sur les autres. Le client doit faire une demande à l’avance pour y avoir accès et, souvent, payer un forfait de plusieurs dizaines de francs à chaque visite.
Avec le self-stockage, l’usager a une clé et peut accéder à son local quand il le souhaite pour prendre ou déposer des objets. C’est plus pratique, mais généralement plus cher que le garde-meubles. Le coût de stockage peut ainsi atteindre plusieurs centaines de francs par mois selon le volume (lire encadré).
quelques éléments pour optimiser son choix
⇨ Association et label: préférer, dans la mesure du possible, une entreprise détentrice du label Astag Plus ou VSU pour les garde-meubles ou qui est membre de l’association 3SA pour le self-stockage. Lorsqu’on confie l’intégralité de son mobilier, mieux vaut avoir affaire à une entreprise sérieuse! Dans ses critères d’admission, 3SA pose en effet plusieurs exigences en matière de qualité et de sécurité. L’association possède aussi un code d’éthique. Les deux documents figurent sur 3sa.ch/fr à la rubrique «Nos membres».
⇨ Lire les conditions générales: c’est fastidieux, mais fondamental pour bien cerner les conditions de location. Certaines entreprises les indiquent sur leur site. D’autres ne le font pas et refusent même de les envoyer. N’hésitez pas à sanctionner un tel comportement.
⇨ Accessibilité et proximité: ceci constitue, pour le self-stockage, un atout si vous vous rendez régulièrement à votre box. Les sites sont généralement accessibles 7 jours sur 7, mais les horaires peuvent varier, par exemple de 6 h à 22 h ou 24 h/24 h. Avec les garde-meubles, on regardera le délai d’accession à sa caisse et, surtout, le coût de chaque visite.
⇨ Conditions de stockage: le bâtiment est-il sécurisé, les boxes disposent-ils d’une alarme individuelle? Il est vivement conseillé d’opter pour des locaux tempérés lorsqu’on entrepose des objets relativement fragiles, comme des documents, du textile et des meubles. Le bois, par exemple, risque de craqueler si les températures sont trop basses, en dessous de 8° C, car l’air devient trop sec. Le stockage dans des conteneurs extérieurs peut être intéressant pour des biens robustes, comme de l’outillage.
⇨ Etre à l’aise: demandez à visiter les lieux avant de signer. Cela permet de se faire une idée des locaux et de savoir si on s’y sent à l’aise. Cet aspect est important lorsqu’on envisage de s’y rendre seul(e), notamment le soir. Attention: certaines sociétés refusent ces visites préalables.
⇨ Durées et conditions de résiliation: les durées de location proposées correspondent-elles à vos besoins? Vérifier aussi le préavis de résiliation, qui peut varier de quelques jours à plusieurs mois.
⇨ Assurances: en général, le client entrepose ses biens à ses risques et l’entrepositaire exclut toute responsabilité. Mieux vaut donc vérifier si son assurance ménage couvre les biens stockés dans un entrepôt ou, le cas échéant, revoir sa police dans ce sens. Il est recommandé d’assurer ses affaires contre le vol, les incendies et les dégâts d’eau. Certains entrepositaires exigent que leurs clients possèdent leur propre assurance ou en proposent une, en option.
Sébastien Sautebin
Coût: les prix du stockage
Le coût d’un box dépend de sa taille, de la durée de location, de la situation géographique de l’entreprise et, bien sûr, de sa politique de prix. La fourchette est très large, allant de 10 fr. à 50 fr. le m3 selon Christian Schmutz. Cela représente plusieurs centaines de francs par mois pour le mobilier d’un 3 pièces (box d’environ 24 m3). Il faut donc être sûr que les biens entreposés valent une telle dépense. Regardez aussi s’il y a une caution, des frais d’entrée, de sortie et de dossier.
Certaines entreprises détaillent leurs tarifs en ligne, d’autres sont plus opaques. En règle générale, les prix sont logiquement plus élevés dans les centres urbains qu’en périphérie ou à la campagne. La différence peut ainsi aller du simple au triple entre le Jura et Genève. A l’intérieur d’un canton, elle va parfois du simple à plus du double, d’où l’intérêt évident de comparer attentivement plusieurs offres.