Surfer anonymement
OUI. Lorsque vous naviguez sur internet, votre fournisseur d’accès (FAI) attribue un numéro d’identification unique (adresse IP) à votre périphérique. Les IP servent aux ordinateurs à communiquer entre eux. Toutefois, elles permettent aussi de retracer l’activité web d’un internaute, puisque le FAI et les sites visités enregistrent les pages consultées.
L’utilisation d’un VPN (réseau virtuel privé) anonymise l’utilisateur ou rend, du moins, son identification très difficile, puisque seul le serveur VPN utilisé connaît l’activité exacte de l’internaute. Les réseaux virtuels privés sont des serveurs basés dans différents pays. Ils agissent comme des intermédiaires entre l’internaute et les sites visités. Ces derniers, ainsi que le fournisseur d’accès ne connaîtront donc que l’IP du VPN et sa localisation géographique. En choisissant, par exemple, un VPN américain, l’internaute sera donc identifié par le destinataire comme étant basé aux USA.
Mais est-ce que cela fonctionne vraiment? Nous l’avons vérifié sur plusieurs sites fournissant l’IP du visiteur comme whatismyip.com, aboutmyip.com ou encore adresseip.com. Notre VPN est un modèle premium proposé par une entreprise de cybersécurité connue. A chaque fois, le site a mentionné l’IP du VPN et l’a située dans le pays choisi (Mexique, Hong Kong, etc.).
A noter aussi que les données sont cryptées, ce qui établit un «tunnel sécurisé» entre l’appareil et le serveur VPN. C’est une précaution bienvenue, plus particulièrement si l’on utilise un wifi public.
Location de voitures
OUI / NON. Sur booking.com, nous n’avons pas constaté de différence de prix pour une demande de location simultanée d’une voiture (même véhicule, date et loueur) au Cap en Afrique du Sud depuis la Suisse ou avec un VPN brésilien.
En revanche, un test sur le site de l’entreprise de location hertz.com donne des différences considérables et des résultats surprenants. Jugez-en plutôt: la location de la même voiture (une Chevrolet Camaro de la catégorie «premium sports convertible») à l’aéroport de Los Angeles coûte beaucoup plus cher aux USA (2762 USD) que depuis la Suisse (1932 USD), mais, sur le même site pour un autre modèle, un Chrysler Pacifica Minivan, le prix américain est de 1285 USD, alors qu’il grimpe à 1682 USD depuis la Suisse! Ici aussi, il vaut donc le coup de comparer soigneusement les offres.
Catalogues et abonnements étrangers sur Netflix
OUI. Lors de la conclusion d’un abonnement, la plateforme Netflix impose des tarifs et un catalogue spécifique à chaque pays. Sur internet, on lit souvent que le VPN permet d’accéder aux catalogues des autres pays. Nous avons voulu le vérifier avec un VPN nord-américain pour regarder un épisode de la série Dexter, disponible sur Nexflix USA, mais pas sur la version helvétique. Et ça a fonctionné! Attention toutefois, selon diverses sources web, Netflix sévit contre les VPN et parvient à bloquer certaines tentatives en adressant un message d’erreur.
Notre deuxième test a consisté à tenter de conclure un abonnement étranger moins cher. Sans VPN, Netflix redirige immédiatement vers sa page suisse, mais nous avons réussi à conclure un abonnement français en utilisant un serveur situé chez nos voisins. Nous avons ainsi payé 7.99 €, soit 8.97 fr. pour la formule «Essentiel», alors que cette dernière est facturée 11.90 fr. dans notre pays. On notera toutefois que le catalogue français n’est pas forcément plus alléchant que le nôtre. En volume, nous sommes même mieux servis avec un total de 4593 titres contre 3978 pour nos voisins, selon une étude récente du site surfshark.com. Les USA caracolent loin devant avec 5879 divertissements.
Billets d’avion
OUI / NON. Echec sur le site booking.com pour trouver un vol moins cher: en recherche simultanée sur deux ordinateurs, l’un avec un VPN au Canada, l’autre sans, pour un vol Genève-Montréal, nos deux résultats pour le prix le plus bas aboutissent exactement au même vol et au même montant. Les offres suivantes sont elles aussi analogues. Prix identique également pour Genève-Montréal, entre une connexion suisse et un emplacement virtuel en Tchéquie.
Pas de différence non plus, cette fois-ci, sur le site de EasyJet pour un vol Genève-Londres avec un emplacement en Suisse et l’autre au Royaume-Uni, en Italie ou en Roumanie.
En revanche, sur kayak.com, qui appartient à Booking, nous avons constaté des différences parfois marquées. Un billet pour le même vol New-York-Miami, recherché simultanément sur kayak.com avec un VPN américain et sur kayak.ch sans VPN est à 207 USD pour le premier et à 279 USD depuis la Suisse. Il est également à ce deuxième tarif sur kayak.fr avec un serveur français.
Un vol Genève-Buenos Aires en juillet 2021 montre une différence d’un autre genre. Kayak.ch propose le vol le moins cher avec Alitalia à 561 USD, alors que cette offre n’est pas disponible sur kayak.com (USA) où la meilleure proposition est à 712 USD avec British Airways. Ce vol de la compagnie anglaise est d’ailleurs un peu moins cher sur le site suisse: 691 USD.
De toute évidence, il n’y a pas de règle absolue. En règle générale, il vaut toujours le coup, avec ou sans VPN, de bien comparer les prix.
Vidéos d’un diffuseur étranger
OUI. Les chaînes télé proposent de revoir leurs programmes récents sur leur site web. Cela ne pose aucun problème pour la RTS (rts.ch/play/tv), mais, lorsqu’il s’agit du site d’un diffuseur étranger, l’internaute suisse peut être confronté à un message du genre «pour des raisons de droits concédés à France Télévisions, cette vidéo ne peut pas être lue depuis votre position géographique». En effet, les organismes de diffusion ne peuvent acquérir les droits en ligne de certaines émissions que pour leur pays. Ce n’est toutefois pas systématique: la série Kidnapping sur le site web de Arte est, par exemple, accessible depuis la Suisse. En revanche, le replay de la série Le Bronx, diffusée sur M6, ne peut être regardé qu’en France.
En utilisant un serveur VPN basé dans l’Hexagone, nous avons visionné sans problème différents programmes bloqués pour la Suisse sur les sites des chaînes françaises.
Certaines sociétés, comme M6, conditionnent néanmoins le visionnage des replays à la création d’un compte, ce qui leur permet de collecter des données pour de la publicité ciblée notamment. De nombreux spots commerciaux précèdent aussi le début des programmes.