L’été dernier, Jean-Marc Trost a eu la malchance de se retrouver soudainement en panne au milieu d’une route étroite et fréquentée. Les disques d’embrayage de sa voiture étaient tellement usés qu’ils ne transféraient plus la puissance générée par le moteur à l’arbre de transmission. Notre abonné de Cugy (VD) ne s’est pas fait trop de soucis, car la garantie était valable encore six mois. Il avait acheté la voiture d’occasion, une Volkswagen T-Roc, chez Amag à Villeneuve (VD), comme véhicule d’entreprise avec 14 000 km au compteur.
Malgré la garantie, 3000 fr. de devis
Notre lecteur a été d’autant plus surpris lorsque l’employé du Garage Amag de Lausanne lui a demandé s’il souhaitait un devis. La garantie ne s’applique pas, car elle exclut «l’usure naturelle», lui a-t-il expliqué. Une réponse qui a suscité la colère de Jean-Marc Trost. «Pour Amag, il est apparemment normal qu’un embrayage ne tienne que 35 000 km», s’emporte-t-il.
Ne pouvant se passer de ce véhicule, notre abonné a été contraint d’accepter un devis de réparation de 3000 fr. Dans les conditions générales d’Amag, il est écrit que «l’usure naturelle, c’est-à-dire l’usure normale du véhicule qui n’est pas causée par des défauts de matériaux ou de fabrication, et les dommages consécutifs causés par l’usure naturelle sont exclus de cette garantie».
Amag fait la sourde oreille
Concrètement, cela signifie que la garantie ne s’applique que si la pièce présente un défaut. Ce qui est manifestement le cas quand l’embrayage part en fumée après seulement 35 000 km.
Selon le TCS, une telle pièce dure normalement plus de 100 000 km. Elle peut même dépasser 200 000 km, surtout en cas de longs trajets, qui nécessitent moins de changements de vitesse. Contactée, Amag campe sur sa position. Il est «rare, mais pas exclu, qu’un dommage à l’embrayage puisse se produire après 35 000 km déjà, selon le mode de conduite et l’utilisation du véhicule», affirme l’entreprise.
Jean-Marc Trost est pourtant un conducteur expérimenté. Il possède son permis de conduire depuis près de quarante ans et a également conduit des camions par le passé. Surtout, il n’avait encore jamais rencontré un tel problème. «Avec notre dernière voiture, une Subaru, nous avons parcouru près de 200 000 km, et ce jusqu’à la fin avec l’embrayage d’origine», souligne-t-il.
En fait, la plupart des concurrents d’Amag règlent la réparation de l’embrayage de manière similaire dans leurs contrats. BMW, Ford, Renault et Toyota excluent également «les conséquences de l’usure». Il en va autrement chez Mercedes, où les pièces d’usure sont expressément incluses durant la période de garantie, qui s’étend sur trois ans ou 100 000 km.
Marco Diener / ab
Comment prouver le défaut
Amag ne prend en charge les dommages à l’embrayage pendant la période de garantie que s’ils sont dus à «des défauts de matériaux ou de fabrication». Ce qui est probable si la pièce est déjà défectueuse après une période relativement courte. Si le vendeur refuse d’effectuer la réparation gratuitement, il faut alors changer de garage et se faire remettre les pièces remplacées. On peut ainsi prouver le défaut et demander un remboursement des frais au vendeur. Le hic, c’est que dans le cas de notre lecteur, une fois l’embrayage détruit, il n’était plus possible de connaître son état avant qu’il ne brûle.