Utiliser des ondes électriques pour se muscler: le principe peut surprendre. Pourtant, l’électrostimulation a bel et bien trouvé sa place dans les séances d’entraînement des sportifs de tous niveaux et dans les salles de fitness depuis quelques années. Des centres destinés exclusivement à cette pratique ont ouvert leurs portes en Suisse romande. Ma Santé fait le point sur une technologie en plein essor.
En complément à la musculation
Le monde du sport et de la rééducation a donc adopté la pratique dans le but de conserver ou d’augmenter la force et la masse musculaire de son utilisateur. Elle permet d’obtenir des contractions musculaires répétées grâce à un courant électrique. Cependant, elle ne suffit pas à elle seule pour obtenir des résultats. «L’électrostimulation est efficace en l’additionnant à une séance de musculation classique», tempère Vivian Schmid, physiothérapeute à La Chaux-de-Fonds.
En clair, elle complète l’entraînement car elle sollicite davantage de faisceaux musculaires. «Mais l’électrostimulation seule ne peut pas remplacer des activités comme le jogging, le vélo ou les sports de contact, qui comprennent tous les aspects du mouvement. Les muscles du corps doivent être sollicités selon leur fonction naturelle pour obtenir un gain en performance optimal.» Le constat émane de Claus Löcherbach, médecin du sport, spécialiste en chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil locomoteur au Swiss Olympic Medical Center de Macolin.
Compagnon de rééducation
Cette technologie peut jouer un rôle dans l’accompagnement d’un sportif après une blessure. Lors des phases d’immobilisation et de réhabilitation, elle prépare le muscle à la future reprise de l’activité physique.
«Même si elle ne va pas accélérer la phase de guérison, l’électrostimulation peut maintenir une certaine fonction musculaire et faciliter le retour à l’entraînement», explique Claus Löcherbach. Le médecin du sport précise qu’une rééducation exclusivement réalisée par électrothérapie n’est pas idéale: «Les exercices fonctionnels, plus proches des mouvements naturels du sport exercé, sont préférables.»
Pas pour la perte de poids
A noter que cette technologie n’a pas pour objectif d’affiner la silhouette de ses adeptes, mais de renforcer leur musculature. «Pour perdre du poids, une séance d’électrostimulation n’est pas aussi bénéfique qu’une séance active de sport, selon Vivian Schmid. Il n’y aurait plus de personnes en surpoids si la pose d’un électrostimulateur suffisait.»
Prudence nécessaire
Enfin, les risques liés à cet usage sont nombreux. Tout d’abord, il existe des contre-indications médicales: en cas de lésions cutanées, de troubles neurologiques, de port d’un pacemaker ou de grossesse. Des effets à court terme se produisent aussi parfois, avertit Vivian Schmid: «Des lésions intramusculaires ou des brûlures peuvent être observées.»
Pour prévenir ces blessures, il est conseillé de démarrer sa séance à faible intensité et sous la surveillance d’un expert.
L’électrostimulation peut accompagner des séances de musculation ou être associée à une phase de réhabilitation. Mais, à elle seule, cette pratique ne constitue pas une solution concrète pour améliorer sa condition physique. La pilule miracle, même électrique, n’existe pas encore.
Guillaume Joly
Comment ça marche?
L’électrostimulation consiste à obtenir une contraction musculaire en amenant un courant électrique d’intensité variable sur la plaque motrice du muscle.
Particularité de cette technologie: sa capacité à actionner davantage de faisceaux musculaires que lors d’un effort classique.
Elle est conseillée pour la rééducation ou en complément à une pratique sportive. L’objectif de cette pratique est d’augmenter la force et la masse musculaire de l’utilisateur. L’électrostimulation sollicite uniquement les muscles superficiels et doit être associée à une pratique sportive pour être efficace.