Malposition des dents ou de la mâchoire, problèmes de mastication: en Suisse, les parents n’hésitent généralement pas à offrir un nouveau sourire à leurs enfants, au moyen d’un traitement orthodontique. Mais, on le sait, une telle démarche coûte souvent une petite fortune. En général, le traitement dure entre deux et trois ans et coûte dans les 4000 fr. pour une correction simple. Dans les cas plus importants, les soins peuvent aisément atteindre jusqu’à 15 000 fr.
Comme pour les soins dentaires, les traitements orthodontiques ne sont normalement pas pris en charge par l’assurance de base (sauf s’ils sont occasionnés par une malformation ou une maladie grave). Pour parer à ces frais, il existe des complémentaires dentaires, généralement regroupées dans des packs d’assurances (médecines naturelles, achat de lunettes, etc.). Celles-ci coûtent généralement entre 10 fr. et 20 fr. par mois et sont parfois gratuites pour les moins de 3 ans ou lorsqu’un parent est déjà affilié.
Limité au tarif minimal
Afin de connaître l’étendue des prestations de ces complémentaires, nous avons comparé les offres pour enfants les plus demandées auprès de quatorze grandes caisses maladie (voir tableau). Globalement, les traitements sont remboursés à hauteur de 50% à 80% au maximum, et sont souvent plafonnés (par exemple jusqu’à concurrence de 10 000 fr. par an).
Le hic, c’est que plus de la moitié de ces complémentaires ne remboursent pas le prix réel du point tarifaire facturé, dont le maximum peut atteindre 5.80 fr., mais se bornent à 3.10 fr. par point, soit le prix pratiqué pour les traitements couverts par les assurances sociales. Dès lors, une assurance couvrant 80% des soins ne remboursera, en fait, que 42,8% d’un traitement facturé à 5.80 fr./point (voir «Couverture minimale réelle»). C’est plus de la moitié!
Bien choisir au bon moment
La Société suisse d’odonto stomatologie (SSO) connaît bien ce problème et recommande de comparer les prestations plutôt que les primes, avant de choisir. Pour ceux qui réalisent ensuite que le point remboursé est limité à 3.10 fr., il est conseillé d’en discuter avec le dentiste, afin d’envisager un traitement moins coûteux, ou de chercher un médecin qui pratique un tarif moindre.
La SSO conseille également de conclure la complémentaire suffisamment tôt (avant l’âge de 4 ans), ce qui permet, la plupart du temps, d’éviter un examen dentaire préalable, et donc un risque d’exclusion.
Yves-Alain Cornu
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