«C’était très pratique pour notre association à but non lucratif d’avoir une case postale gratuite dans la commune où se trouve notre local», résume Cédric Schnyder, président de la Société genevoise de minéralogie (SGAM). Mais, à la fin de l’an passé, la SGAM reçoit un courrier de La Poste l’informant que les boîtes postales des quartiers de Châtelaine et d’Aïre, à Vernier (GE), seraient supprimées et leur activité transférée à l’office du Lignon. Et, surprise, le document précise que l’association devait désormais payer 240 fr. par an pour conserver la sienne au Lignon. «Un montant peu compatible avec notre petit budget», déplore Cédric Schnyder.
En fait, ce nouveau tarif s’applique aux détenteurs d’une boîte postale qui reçoivent moins de trois envois adressés par jour. Le service reste gratuit pour les autres. La barre de la gratuité est même placée à cinq courriers par jour au minimum pour les nouveaux clients. Cette politique de suppression de cases n’est pas propre à Vernier: La Poste a procédé ainsi à Zurich, à Winterthour ou encore à Zoug.
Une offre à bien plaire…
«Les cases postales ont été instaurées à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, elles sont beaucoup moins utilisées. Près de la moitié d’entre elles sont vides et un tiers de celles qui sont utilisées sont vidées une fois par semaine», souligne Oliver Flüeler, porte-parole du géant jaune. Aussi, l’entreprise souhaite réduire ses coûts en diminuant le nombre de ces «infrastructures mal utilisées». «Pour celles qui restent, nous voulons donner la priorité à ceux qui en ont vraiment besoin, notamment les entreprises», ajoute Oliver Flüeler.
Et tant pis pour les autres qui voient une prestation gratuite disparaître. Le porte-parole rétorque que les cases postales ne font pas partie du service public: «Ce n’est donc pas un droit d’en recevoir une, il s’agit simplement d’une offre de La Poste. En tant que client, je n’aimerais pas payer avec mes timbres et mes colis une infrastructure d’une autre époque.»
Le géant jaune a prévu une solution alternative pour les associations: livrer le courrier à un membre du comité pour 20 fr. par an. C’est, à contre-cœur, la solution que la SGAM a choisie.
Sébastien Sautebin