L’apparition du son numérique remonte aux années 80 avec le lancement du CD. Un réel progrès en termes de qualité: fini les cassettes qui chuintaient, les 33 et 45 tours qui grésillaient. Or, de nos jours, les exigences de mobilité et de stockage du son se font au détriment de la fidélité de sa restitution.
Saviez-vous que chaque seconde d’écoute d’un CD traditionnel correspond à plus d’un million de bits, soit d’informations sous forme de 0 ou de 1? C’est beaucoup trop en regard des exigences de mobilité. C’est pourquoi, l’industrie de la musique utilise des méthodes de compression (lire encadré), induisant des pertes de qualité.
Outre la compression, l’origine du son joue également un rôle sur la qualité, même si celle-ci demeure subjective, puisqu’elle dépend aussi du genre de musique, du lieu d’écoute et, surtout, de «l’oreille» plus ou moins exercée de l’auditeur.
Actuellement, cette musique dite «dématérialisée» provient surtout:
- de sites de téléchargement sur internet;
- d’enregistrements sur des radios internet à l’aide de programmes, tel Radio FR Solo;
- de CD importés dans l’ordinateur. Il est possible de contourner les éventuels dispositifs anticopie à l’aide de logiciels, dont CloneCD (à télécharger gratuitement. Son utilisation à des fins privées est légale);
- de disques vinyles ou de cassettes audio numérisés. Des logiciels, dont Audacity (à télécharger gratuitement), facilitent ces opérations et éliminent quelques défauts.
Pour limiter l’impact sur la qualité, il est recommandé de privilégier des logiciels permettant de choisir le taux et le format de compression, de faire divers essais et, surtout, d’écouter le résultat avant de transférer sa musique. A noter qu’il faut souvent faire un compromis entre la qualité souhaitée et la place disponible sur le support d’écoute.
Atténuer les pertes
Ecouter de la musique directement sur son ordinateur est souvent une source de déception, à moins de posséder une carte son haut de gamme et des vraies enceintes. Il est alors préférable de passer par une chaîne hi-fi. Le moyen le plus simple est de raccorder cette dernière sur la prise line située à l’arrière de l’ordinateur ou, à défaut, sur la prise casque (prise jack).
En cas de résultats insuffisants, il convient de télécharger les derniers pilotes de la carte son sur le site du fabricant et d’essayer divers réglages et programmes de lecture (VLC, RealPlayer, etc.). On peut ensuite essayer de brancher un convertisseur numérique/analogique externe (dès 100 fr.), en principe meilleur que le convertisseur intégré. Enfin, les audiophiles plus exigeants peuvent utiliser un serveur audio qui cherche à travers le réseau (même en wifi) la musique stockée sur un ordinateur ou, mieux, sur un disque dur réseau (on peut alors éteindre l’ordinateur) pour la transmettre à la chaîne hi-fi.
Si la musique est stockée dans un baladeur MP3 ou un smartphone, la qualité d’écoute est généralement suffisante avec une connexion par la prise casque, USB ou celle spécifique aux iPod ou iPhone (pour lesquels on trouve d’ailleurs des adaptateurs USB). Attention avec les docks, sur lesquels on plante le baladeur: leur connecteur, servant à la fois de liaison pour le signal et de support mécanique, est très fragile à l’usage.
Laurent Zahn
COMMENT ÇA MARCHE
Deux techniques de compression
La réduction de l’espace nécessaire aux données, indispensable aux exigences de mobilité, passe inévitablement par leur compression. Il existe deux techniques pour y parvenir.
La première est dite «sans pertes». Elle permet de gagner en volume, tout en restituant le fichier d’origine après décompression. Transposé au domaine de l’écriture, cette méthode consisterait, par exemple, à récrire cet article en supprimant les espaces entre les mots et en adaptant leur orthographe: «ilprendrèmoindeplas» et on pourrait le récréer à l’identique.
Cette technique ne suffit généralement pas et on passe alors aux méthodes dites «destructives», qui suppriment des informations estimées superflues: il s’agit de mots dans le cadre d’un texte; de fréquences ou d’harmoniques pour de la musique. Le fichier d’origine ne peut plus être reconstitué et il y a inévitablement une perte de qualité. Quelques exemples de données audio – musiques et paroles – compressées avec différents niveaux de débit et de variation sont à écouter sur le site du Centre pédagogique des technologies de l’information et de la communication (Cptic)*, de Genève.
*A retrouver en un seul clic sur www.bonasavoir.ch