Ma retraite arrive à grands pas et je ne sais que faire du dernier étage de ma maison. Mes enfants sont partis depuis longtemps et les petits-enfants se font toujours attendre… Alors, tiens, si, pour m’occuper et compléter ma petite pension, j’ouvrais un Bed and Breakfast (B&B)?
Garantir le minimum
Avant de se lancer dans un tel projet, il est essentiel d’être motivé, ouvert et disponible. Car, entre la gestion des réservations, l’entretien (ménage, lessive, repassage), l’accueil, l’information et les discussions avec les visiteurs, une grande partie de son temps sera désormais consacrée à cette nouvelle occupation.
De plus, le futur hôte doit prévoir un certain budget pour financer d’éventuels achats et travaux. En tant qu'adhérant à Bed and Breakfast Switzerland (BnBCH), il est en effet tenu de garantir à ses invités un minimum de confort en adaptant et en aménageant sa maison conformément à plusieurs critères*. Parmi eux: l’obligation d’avoir au moins un bain et des WC pour six personnes, un mobilier intact, des locaux sans dégâts d’eau ni moisissures et des chambres qui donnent sur la lumière du jour.
Assurances et taxes
Il faut aussi vérifier que ses assurances responsabilité civile et ménage couvrent les dégâts éventuels causés par les vacanciers ou aux biens de ceux-ci. Et se renseigner si la loi sur l’hébergement s’applique, comme c’est le cas dans le canton du Valais à partir de six hôtes (dix dans les cantons de Vaud et de Genève). Une taxe de séjour doit, selon les lieux, être reversée aux autorités ou à l'Office du tourisme (3 fr. par nuit et par personne à Vevey-Montreux-Riviera). Pensez donc à l’inclure dans le prix de la chambre.
Enfin, rappelons que tout revenu est taxé par le fisc. Les bénéfices engrangés doivent, par conséquent, être déclarés aux impôts dans la catégorie des «gains accessoires». Et les retraités dont l’activité rapporte plus de 1400 fr. par mois (16 800 fr. par année) doivent cotiser à l’AVS, même s’ils en sont bénéficiaires.
Miser sur la visibilité
Comme on le voit, les taxes et les frais annexes ne doivent pas être sous-estimés. Question rentabilité donc, un B&B n'est pas la solution miracle pour faire fortune, d’autant plus que, en basse saison, les touristes ne se bousculent pas au portillon (lire encadré).
Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut une bonne visibilité. Il est ainsi conseillé d’être répertorié sur le site web de l’Office de tourisme de sa région, contre une centaine de francs environ (compter 100 fr. à Sion et 120 fr. dans le Jura bernois). Et être référencé par BnBCH (www.bnb.ch), ce qui revient à 195 fr. pour l’inscription et 365 fr. par année pour une capacité d’accueil d'une à trois places*. Enfin, rien de tel que son propre site internet, mis en lien sur les plateformes de BnBCH et de l’Office du tourisme avec, par exemple, un bon choix de photos, une liste des prix et les curiosités touristiques de la région.
Marie Tschumi
Bonus web:retrouvez la liste des critères minimaux, le règlement, le questionnaire et les tarifs de BnBCH
De la piaule à la suite de luxe
Les tarifs varient beaucoup et dépendent de nombreux critères, chacun étant libre de fixer ses propres prix en fonction de l’offre, de la région, de la saison, etc. En général, ils débutent à 45 fr. (au Locle par exemple) et peuvent aller au-delà de 200 fr. (région de Genève).
Pour justifier de tarifs plus élevés, le B&B doit se trouver dans une région particulièrement attractive (musées, expositions, randonnées, etc.) et être le plus classieux possible. BnBCH décerne des étoiles sur la base d’un questionnaire de classification*.
Un cinq-étoiles (le maximum) comprend, par exemple, un jardin, une terrasse ou un balcon à usage privé, de quoi se baigner (piscine, jacuzzi, rivière, lac, etc.), du mobilier de luxe et un petit-déjeuner composé en grande partie de produits régionaux, faits maison ou de qualité bio.