Manger de la salade, c’est apporter à l’organisme des fibres, des vitamines et des antioxydants. C’est aussi l’occasion d’utiliser une huile de qualité afin de couvrir les besoins en acides gras essentiels. Par gain de temps, la tentation est souvent grande d’opter pour une sauce prête à l’emploi. Face à l’offre pléthorique des grandes surfaces, nous avons sélectionné quinze flacons de sauces blanches ou de french dressing, dans le but de comparer leurs ingrédients et leurs valeurs nutritionnelles.
D’entrée, il est frappant de constater que seules quatre d’entre elles contiennent de l’huile de colza (voir tableau), dont l’équilibre entre oméga 3 et 6 est nettement plus intéressant que celle de tournesol. Pour un oméga 3, la première contient 2,5 oméga 6, alors que la seconde en affiche… 126! Dans l’idéal, pour que ces précieux acides gras soient bien utilisés par l’organisme, on devrait en consommer un pour cinq oméga 6. Preuve que les sauces à salade à base d’huile de colza sont une excellente occasion de faire le plein d’oméga 3 et donc, indirectement, de se prémunir contre les maladies cardiovasculaires, les allergies et les troubles inflammatoires.
Sur les quatre flacons préparés avec cette huile bénéfique, le Prix Garantie, de Coop, affiche cependant davantage d’eau, ce qui atténue nettement son intérêt nutritionnel.
De même, celle de Weight Watchers ne contient aucune huile, et donc moins de lipides que les autres. Or, une sauce sans matières grasses est sans intérêt, puisque, même si l’on désire per dre du poids, il est indispensable pour l’organisme de consommer des huiles de bonne qualité.
Sucre, sel et additifs
De manière générale, chacune des sauces contient un peu de sucre. Celle de Knorr dépasse allégrement la moyenne avec 10 g/100 ml, soit l’équivalent de 25 morceaux de sucre au litre!
Quant au sel, il est fortement présent dans chacun des flacons et, en particulier, dans Le Gusto, d’Aldi, avec 2,7 g/100 ml, alors que, selon les recommandations de l’OMS, notre consommation ne devrait pas excéder 5 g/jour.
Notre analyse des étiquettes révèle également que certains fabricants n’hésitent pas à compléter leur recette de nombreux additifs, jusqu’à six dans la French, de Denner, et Le Gusto, d’Aldi. C’est trop et inutile puisque, précisément, la sauce bio Naturaplan, de Coop, démontre qu’il est possible de s’en passer (lire encadré)!
De surcroît, cette dernière fait partie des sauces qui affichent le moins de sucre (1,5 g/100 ml) et de sel (1,3 g/100 ml). Seul bémol: elle contient de l’huile de tournesol, mais aussi de palme, dont l’utilisation est contestée en raison de son impact écologique désastreux et de ses effets néfastes sur l’organisme (lire «Huile de palme: comment y échapper», BàS 7-8/2010).
Dépannage
En définitive, les sauces à salade prêtes à l’emploi peuvent dépanner, à condition de privilégier celles qui affichent de l’huile de colza en tête de la liste des ingrédients. Mais il est encore mieux, au quotidien, de préparer sa sauce soi-même. Que celles et ceux qui ont peu de temps se rassurent: ils peuvent en préparer en grande quantité et la conserver, au frais, dans un flacon!
Doris Favre, diététicienne diplômée
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
EXCLUSIF
Décoder les Codes E
Les aliments sont de plus en plus «complétés» avec des additifs (colorants, conservateurs, affermissants, émulsifiants, exhausteurs de goût, etc.) souvent mentionnés sur les étiquettes, mais parfois seulement sous une forme codée: un E, suivi d’un numéro entre 3 et 4 chiffres.
Ainsi, toutes les sauces à salade comparées – à l’exception notable de l’une d’entre elles – contiennent des additifs identifiés comme E202, E385, E415, E621, etc. Traduction (que vous ne trouverez pas sur l’étiquette): il s’agit, respectivement, de sorbate de potassium, de éthylène-diamine-tétra-acétate-calcio-disodique (!), de gomme xanthane, de glutamate monosodique… Tous peuvent déclencher des allergies et de l’asthme, entre autres, et sont donc déconseillés aux personnes qui y sont sensibles: cela non plus, vous ne le lirez pas sur l’étiquette!
Application mobile simple et pratique
C’est pourquoi, Bon à Savoir a développé une application répertoriant l’ensemble des codes E et leurs niveaux de risque – de «sans danger» (indiqué en vert) à «à éviter absolument» (en rouge) –, complétée d’un moteur de recherche, par numéros et par noms*.
Elle vous permet de décoder ce que l’industrie tente de vous cacher, en vous informant non seulement des risques encourus et des éventuelles contre-indications pour celles et ceux suivant un régime (végétarien, sans gluten, etc.), mais également en expliquant à quoi sert chaque additif retenu et dans quel aliment on le trouve le plus souvent.
*A consulter gratuitement sur le site www.bonasavoir.ch.
La version mobile peut être téléchargée sur l’App Store (4.40 fr.).
La version Android en préparation.