La langue de Molière est truffée de subtilités et d’exceptions qui la rendent certes riche et belle, mais ô combien compliquée. Alors, parfois, un petit coup de pouce n’est pas de refus. Pour rédiger une lettre de motivation, de postulation, un CV, un mémoire ou un simple mot à un ami, il existe des tuteurs pour nous aider à détecter les fautes d’orthographe et de grammaire.
Et, lorsqu'on pense correcteur, celui de Word vient spontanément à l’esprit. Pour vérifier si l’efficacité du bijou de Microsoft est à la hauteur de sa réputation, nous l’avons comparée à celle de trois autres logiciels payants et d'un programme gratuit. Nous les avons tous confrontés à diverses fautes de français, certaines plus banales que d’autres (voir tableau).
Word à la traîne
Le Petit ProLexis arrive en tête: il a décelé neuf erreurs et il est le seul à avoir non seulement compris qu’il fallait remplacer «amande» par son homonyme «amende», mais aussi que «tâcher de faire en sorte» était un pléonasme. Il est suivi par Antidote 8 qui, contrairement à tous ses autres concurrents, a su relever les deux tournures familières. A noter que les deux premiers classés sont les seuls à avoir accordé correctement le participe passé: «Elles se sont lavé les mains». Cordial «Référence», le moins cher des trois, est, en revanche, un poil moins compétent. Il a néanmoins repéré sept erreurs et constaté l’anglicisme «hacker», qu’il propose de substituer par «pirate» ou «fouineur».
Loin derrière ce trio arrivent Reverso et Word 2011. Des fautes assez grossières leur ont échappé, comme l’oubli de l’accord entre le verbe et le sujet («Dans la rue marchent des femmes.») ou la fameuse redondance «Je monte en haut». Le programme gratuit peine sur les subtilités, mais il peut rendre service pour corriger les erreurs courantes. Quant au correcteur de Microsoft, il est clairement le pire de notre sélection et le seul à n'avoir pas pointé le «au coiffeur».
Notons enfin qu'ils ont tous remarqué le «f» de trop dans «Piaff» et proposé «pécuniaires» au lieu de «pécuniers». Mais aucun d’eux n’a remplacé «l’anniversaire à ma sœur» par «de ma sœur» ou n’a relevé la répétition et suggéré un synonyme dans la phrase «Quand j’étais petite, je n’aimais pas jouer avec les petits.»
Marie Tschumi
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.